Sommes-nous coupables d’tre malades?
Act Up-Paris et Aides ont
fait paratre dans le quotidien Le Monde (dition du 11-12
novembre 2007) une tribune contre les franchises mdicales.
Depuis plusieurs mois AIDES et Act Up-Paris sont mobilises
fortement contre les franchises mdicales voulues par le prsident de la
Rpublique.
Ces franchises sont injustes, parce
qu’elles augmenteraient considrablement le cot de l’accs aux soins. Ceci est
insupportable pour les personnes prcarises, notamment les 25 % de sropositifs
qui peroivent l’Allocation aux adultes handicaps (621 euros par mois) et qui
vivent ainsi sous le seuil de pauvret.
Ces franchises sont dangereuses, parce
qu’elles conduiraient invitablement un grand nombre de nos concitoyens
repousser des soins pourtant ncessaires. Les consquences seraient dramatiques
en terme de sant publique.
Ces franchises sont inacceptables,
parce qu’elles elles tendent culpabiliser les malades dans leur accs aux
soins. Les malades payent dj beaucoup pour accder aux soins. Le reste
charge d’une personne sropositive est ainsi en moyenne de plus de 400 euros par
an. Avec les franchises, cette charge financire va s’aggraver. Plus on sera
malade, plus on paiera. C’est inacceptable. C’est ce qu’ont tenu affirmer les
milliers de personnes qui, en quelques jours, ont sign la ptition de AIDES. En
dpit des oppositions marques et du manque d’enthousiasme des dputs de la
majorit prsents, les franchises ont t adoptes par 44 voix contre 27, dans
la nuit du 26 au 27 octobre, l’Assemble nationale. Cette mesure n’a fait
l’objet d’aucune discussion avec les associations de personnes malades. Elle
parat d’autant plus prmature que le prsident de la Rpublique et la ministre
de la Sant annoncent un grand dbat sur la participation des assurs aux
dpenses de sant qui doit aboutir un texte lgislatif au printemps 2008. Le
Projet de loi de financement de la scurit sociale (PLFSS) sera examin par les
snateurs et snatrices partir du lundi 12 novembre. Il appartient ces
derniers de supprimer du PLFSS l’article 35 qui introduit les franchises.
Nous voulons croire en la sagesse des snateurs pour
invalider cette disposition inique.
Les prsidents de plusieurs associations de malades (sida, cancer,
sclrose en plaques…) convient les snateurs une
rencontre au Snat, ouverte aux journalistes, pour les informer des
consquences de cette disposition sur les personnes atteintes de pathologies
chroniques.
LUNDI 12 NOVEMBRE 2007 11 heures, salle Ren
Coty.
Mmes, Mrs les snateurs, sommes-nous coupables
d’tre malades?