Il est des jours où on est content de se réveiller, et de sortir de sa couette douillette. Pas tous les jours bien sûr mais avouez que de savoir qu’on a rendez-vous avec un véritable sexe symbole espagnol au regard de braise, à la voix sensuel, au corps de folie et à l’humour ravageur ça aide quand même ! On ne l’avait pas entendu depuis 3 ans, sauf il y a quelques mois par le biais d’une actu croustillante, qui laissait entendre qu’il avait été approché par une société, pour être l’égérie d’une marque de préservatifs taille XS. A tort puisque tout était parti d’une de ses plaisanteries lancées lors d’une interview, et que tout le monde a pris pour une réalité. Que les fans soient rassurés, Enrique Iglesias, vous avez deviné de qui je parlais, n’aurait finalement pas à se plaindre de la taille de son popole. Il a démenti. Et puis ce qui est énorme chez lui actuellement, c’est surtout son album frais et dansant, qu’il a façonné comme une pierre précieuse, et dont il a décidé de me parler lors d’un rendez-vous. En arrivant dans cet hôtel proche des Champs Elysées, l’équipe de la maison de disques me mets au parfum : « Hem, on ne t’a pas prévenu, Enrique est vraiment une crème, mais par contre il est pratiquement toujours en retard. Il va falloir attendre ! ». Ok après tout n’est-ce pas à cela qu’on reconnaît les stars ? Une heure et demi plus tard, on m’accompagne vers une chambre, et Enrique ne tarde plus à arriver, le regard un peu embué, mais souriant. L’interview peut commencer :
Tof : Bonjour Enrique ! Très heureux de me trouver à tes côtés pour parler de ton nouvel album intitulé Insomniac. Pour commencer dis-moi pourquoi on a dû attendre si longtemps (3 ans) avant la sortie d’un nouvel opus ?
Enrique Iglesias : Oh, c’est vrai qu’à mes débuts j’avais l’habitude de créer 15 ou 18 chansons et de terminer un album en environ six mois. Pour celui-là je me suis promis de prendre mon temps pour qu’il soit le meilleur possible, mais je n’aurais jamais imaginé que ça durerait trois ans ! Je pensais plutôt à deux ans en fait comme c’est plus courant . Cet album a été très difficile à réaliser car je n’étais pas souvent content de ce que je faisais et je passais mon temps à recommencer des chansons qui m’avaient pourtant satisfaites la veille !
Tof : En l’écoutant j’ai été surpris car tu avais déclaré il y a quelques temps que tu voulais orienter ta musique vers des sonorités plus eighties .
Enrique Iglesias : J’ai vraiment dit ça ? Je ne m’en souviens pas . mais c’est vrai que j’adore la musique des années 80, et si tu écoutes bien Insomniac, tu t’aperçois qu’il y a quelquefois quelques ingrédients de cette époque. Je pense par exemple au titre Stay Here Tonight
Tof : L’album précédent n’a pas eu le même gros succès de ses prédécesseurs. Est-ce que ça t’a mis la pression ?
Enrique Iglesias : Oui c’est vrai, il a bien marché, mais pas autant. Celui d’avant s’est vendu à 7 000 000 d’exemplaires alors que le précédent était à 10 000 000. Mais le tout dernier ne s’est vendu qu’à 1 million et demi d’exemplaires. Autant dire que ça a ajouté du stress, mais en même temps quand on y pense je suis constamment sous pression ! [Rires]. La chute de l’industrie du disque n’a pas aidé non plus .
Tof : Ton album s’appelle Insomniac. Qu’est-ce qui de manière générale t’empêche de dormir ?
Enrique Iglesias : Ho c’est certainement le travail ! Je suis assez obsessif et compulsif. Je suis quelqu’un qui pense trop et qui se casse sans arrêt la tête pour rien. Je suis effectivement insomniaque pour ça et j’ai décidé d’y faire allusion de manière ironique pour le titre de mon album. Je travaille souvent en studio en soirée jusque très tard dans la nuit d’ailleurs !
Tof : Tu as la réputation d’être quelqu’un de très drôle en interview. Pourtant en écoutant tes chansons, on a plutôt l’impression d’avoir affaire à quelqu’un de très sentimental et même limite torturé.
Enrique Iglesias : Oui mais tu sais ça a beaucoup à voir avec un travail de comédien tout ça ! On s’attend à ce que je sois amusant tout le temps, mais tout n’est pas toujours rose. Et dans ces moments là il y a des ballades qui naissent. C’est vrai que quand j’écris des textes j’ai tendance à devenir plus sentimental que dans la vie réelle. C’est un peu comme si on avait besoin de ballades dans la vie. Je suis souvent plein d’humour c’est vrai. La vérité est que la musique est ma thérapie pour ma vie de tous les jours. J’utilise l’ humour par peur d’ennuyer, et puis sinon tout devient trop sérieux.
Tof : Il y a du Hip-Hop dans cet album, comment voulais-tu qu’il sonne ?
Enrique Iglesias : Je n’ai pas tout de suite accordé de l’importance aux sonorités que devrait avoir cet album. Pour moi le défi était surtout d’écrire les meilleures chansons possible, sans pour autant me dire : « Ok, là je veux un titre hip-hop, et là plutôt un titre rap », il fallait avant tout que je donne le meilleur de moi-même. Du coup 60 chansons ont été enregistrées, mais n’en ai gardé que 12, en travaillant avec des tas de producteurs différents. Je pense que résultat est un album résolument plus ouvert, mais ça reste du Enrique Iglesias ! [Sourires]
Tof : Comment t’organises-tu lorsque tu travailles avec d’autres songwritters ? Est-ce que tu as déjà des thèmes en tête ?
Enrique Iglesias : Oui quelquefois. Ca dépend des collaborateurs. Quelquefois je vais plus travailler sur les paroles, d’autrefois ce sera plus sur la mélodie. J’ai fait appel à de nombreux auteurs, juste pour voir quel résultat ça donnerait. En globalité je contrôle tout, mais j’essaie de déléguer autant que possible, pour qu’on me porte vers d’autres directions, et que tout simplement j’évite de me répéter.
Tof : Parle-moi de la première chanson de l’album « Ring my Bells ». Est-ce que c’est sexuel, comme le « Ring my Bell » d’Anita Wards ?
Enrique Iglesias : Oui bien sûr, c’est sexuel ! Au départ je l’avais appelé « Ring my Balls » (mes couilles; ndlr), mais la maison de disques m’a demandé de changer [Rires]. En fait l’album parle beaucoup d’amour mais il est aussi très sexuel. Les fantasmes, l’amour, c’est quelque chose qui parle à tout le monde ! Et si tu es un mec normalement constitué, tu penses au sexe tout le temps !
Tof : Il y a aussi une chanson assez triste sur cet album, qui s’appelle « little girl », dont tu es l’auteur des textes. Peux-tu m’en parler ?
Enrique Iglesias : En fait ce n’est pas vraiment une chanson d’amour, mais plutôt l’histoire d’un conflit de générations. Pour ce sujet j’ai voulu une mélodie très simple, facile à fredonner de façon même un peu stupide [il chantonne nanana], un peu dans le style des contines. C’est une mère refuse de voir que sa fille a changé, et n’accepte pas ses histoires d’amour. Du coup la fille se retrouve un peu seule.
Tof : D’où te vient ton inspiration en définitive ? Tu la puises de ton entourage ou elle vient directement de ton imagination ?
Enrique Iglesias : Certaines chansons sont inspirées de ce que je ressens ou de quelque chose de réel, et pas mal de chansons arrivent directement de ce qui se passe dans ma tête. Ca dépend c’est très aléatoire, quelquefois même c’est le titre qui me vient en premier.
Tof : Comment s’est passée ta rencontre avec Lil’ Wayne ?
Enrique Iglesias : En fait c’est quelqu’un avec qui je voulais travailler depuis un moment. Celui qui a produit ce titre avait travaillé avec lui auparavant. Il m’a suggéré de faire intervenir un break de rap et à contacté Lil’, dont je suis fan. Lil’ a écouté la chanson et il a dit : « Ok on y va ! »
Tof : Est-ce que c’était ton idée de faire un titre en utilisant le son d’une balle de ping-pong ?
Enrique Iglesias : Oh en fait le fait d’utiliser différentes sortes de son pour en faire un rythme, est assez fréquent chez les producteurs de hip-hop, et là tout simplement on a choisi le son de la balle de ping-pong parce que le producteur du titre Sean Garrett, le producteur, y jouait fréquemment dans le studio. C’était une proposition de sa part !
Tof : Tu aurais pu faire une Tennis Song, en hommage à ta compagne Anna Kournikova ! [Rires]
Enrique Iglesias : Oui mais bon ça n’aurait pas donné le même résultat ! [Rires] Je te promets que je n’ai rien calculé pour lui faire un clin d’oil !
Tof : J’ai vu que tu avais joué récemment à une soirée G.A.Y. Quel genre de contact entretiens-tu avec ton public gay ?
Enrique Iglesias : C’est vrai que cette soirée était très sympa, et il y avait foule ! Le truc c’est que j’ai toujours une masse folle d’énergie à donner sur scène et les gays ont cette même énergie lorsqu’ils font la fête. La rencontre des deux est forcément explosive ! Quelques personnes m’avaient déconseillé de le faire mais moi j’ai répondu « mais si bien sûr, allez on y va ! ». Je ne vois vraiment aucun inconvénient à ce qu’un hétéro aille faire un concert dans un endroit gay ! Un de mes meilleurs amis avec qui je travaille est gay, et il me semble que c’est très enrichissant de côtoyer quelqu’un qui est différent, ça te permet de mieux comprendre les choses. Pour moi la préférence sexuelle n’a rien à voir avec un défaut ou une maladie, c’est juste une des caractéristiques d’une personne, comme sa couleur de cheveux par exemple. En fin de compte c’est comme n’importe quelle chose de la vie.
Tof : Quelle est ton opinion sur le mariage homosexuel et l’adoption. Penses-tu que les combats des homosexuels peuvent être bénéfiques à la vie des hétérosexuels ?
Enrique Iglesias : D’abord je ne vois pas pourquoi des gens qui s’aiment n’auraient pas la possibilité de concrétiser le lien qui les unit, et puis en suite je suis d’accord avec l’adoption, parce que tout simplement je pense que de nombreux homosexuels pourraient être de bien meilleurs parents que certains hétérosexuels.
Tof : Pourquoi a-t-il fallu que tu voyages tant pour cet album ?
Enrique Iglesias : En fait je ne tiens pas en place et je deviens anxieux lorsque je reste trop longtemps au même endroit ! Je pense que le changement d’environnement favorise mon inspiration. C’est indescriptible, mais tu n’écris pas de la même manière lorsque tu es à Los Angeles ou Londres.
Tof : Merci pour cette agréable rencontre Enrique, j’espère qu’on te verras bientôt sur scène en France !
Enrique Iglesias : Oui j’espère aussi en 2008 ! Et excuse-moi pour le retard. La prochaine fois je te consacre deux heures, promis !
Hum, fais attention à ce que tu dis Enrique je pourrais le prendre au sérieux . Voila encore une interview qui est passée bien vite ! Je retrouve le quartier des Champs Elysées surpris par un soleil qui fait signe que la vie est belle ! Petite demi heure de métro avant de retrouver le bureau. Et si je me faisais un petit Insomniac au casque pendant le trajet. Et oui que voulez-vous, la voix sensuelle du bel hidalgo me manque déjà !
Le petit coucou aux internautes de CitéGAY :