Aucun responsable politique franaisE
la confrence mondiale contre le sida
8000 morts par jour
: Sarkozy est-il indiffrent ou a-t-il peur de la colre des malades
?
Du 3 au 9 aot prochain se tient Mexico la XVIIe
confrence mondiale de lutte contre le sida, qui runit des milliers d’acteurs
et d’actrices du combat contre la pandmie : malades, activistes, personnel de
sant, chercheurSEs, responsables administratifVEs ou politiques, … Cet
vnement, organis par l’International Aids Society, a lieu tous les deux ans.
L’importance de cette confrence en matire d’change sur les avances
thrapeutiques, les dbats sur les droits des personnes malades ou sur les
politiques mener est reconnue par tout le monde. Tout le monde ? Non : le
gouvernement franais ne sera reprsent que par Louis-Charles Viossat,
ambassadeur sida de la France, qui n’a aucun pouvoir de dcision ou
d’initiative. Les responsables concernEs, savoir Nicolas Sarkozy, Bernard
Kouchner ou Roselyne Bachelot-Narquin, ne seront pas l pour assumer ce qui est
pourtant leur devoir vis–vis des malades de France et des pays du monde
entier.
SeulEs ces ministres ou le prsident de la Rpublique pourraient
rpondre aux questions qui sont poses la France :
–
Lors du G8, Nicolas Sarkozy a renouvel, de
mauvaise grce, l’engagement de la France assurer l’accs universel aux
traitements contre le sida d’ici 2010. Comment cette promesse pourra-t-elle
tre tenue en 18 mois si la France n’augmente pas sa contribution financire
la lutte contre le sida, actuellement 300 millions d’euros annuels,
totalement insuffisants, et ne contribue pas hauteur d’un milliard d’euros
par an, montant minimum pour tenir les engagements pris ?
–
et trans (LGBT) dans de trs nombreux pays dtourne les personnes concernes des
dispositifs de prvention, du dpistage prcoce ou de
l’accs aux soins. Ce problme sera au coeur de cette confrence. Pour quelle
raison les responsables politiques concernEs – Sarkozy, Kouchner ou
Bachelot-Narquin – se taisent-ils sur cette question ? La France reoit en
grande pompe des reprsentantEs de pays qui enferment les homos et les trans, et
ne condamne pas publiquement leur politique .
Et il reste tant d’autres
sujets sur lesquels des ministres ou un chef d’Etat devraient intervenir : la
pnalisation de la transmission du VIH, le droit des pays utiliser les
gnriques, le rle que la France doit jouer pendant sa prsidence europenne,
la pnurie de professionnelLEs de sant, la remise en cause du systme solidaire
de la Scurit sociale, les consquences sanitaires et humaines des lois
restrictives sur l’immigration, etc.
Cette confrence est prvue depuis
deux ans, aux dates indiques. Ni Sarkozy, ni Kouchner, ni Bachelot-Narquin ne
peuvent arguer de la moindre urgence leur agenda pour justifier leur absence.
Seules deux raisons peuvent tre avances : ou bien ils et elle sont
indiffrents la lutte contre le sida ; ou bien ils et elle ont peur de la
colre que leur politique provoque chez les malades du sida, en France et dans
le monde, et refusent de l’affronter la confrence de
Mexico.