Communiqu
de presse Samedi 29 novembre 2008
Journe
mondiale de lutte contre le sida Sida
: prvenir, ne pas punir
– lundi 1er dcembre // 18h30 // Bastille Pourquoi
Act Up-Paris manifestera contre la pnalisation de la transmission du
VIH
5)
De l’impossibilit scientifique de prouver
qui a contamin qui Tests
gnotypiques et procs autour de la contamination VIH par voie
sexuelle
Comment
s’y prend la justice pour tenter de prouver qui a contamin qui par le VIH
dans le cadre d’un procs autour d’une possible contamination par voie
sexuelle ? En
dehors des lments de l’enqute complts par des informations sur les
habitudes et modes de vie des personnes en conflit, l’expertise mdicale
est maintenant entre, l’tranger, dans ce type de procs. Il s’agit des
tests gnotypiques jusqu’ici utiliss pour optimiser les traitements en
valuant le degr de rsistance du VIH aux antirtroviraux par recherche
de mutations dans la squence des gnes viraux codant pour les cibles des
antirtroviraux. En l’tat, leur utilisation dans ce cadre judiciaire est
cependant sujette caution, tant le virus du sida est
complexe.
A partir d’un prlvement sanguin, on peut
effectivement dterminer les squences de fragments de gnes viraux.
Ceci permet de savoir quel est le type de virus : VIH-2 ou
VIH-1, lui-mme compos de trois groupes, M, N et O, le groupe majoritaire
M comprenant 9 sous-types. Aprs contamination, parce que le VIH se
reproduit en faisant des erreurs, plusieurs variants viraux vont
apparatre dans l’organisme avec des squences virales lgrement
diffrentes. Plus le temps passe, et plus ces squences identifiables
partir de l’chantillon sanguin vont s’loigner de la squence du variant
l’origine de la contamination.
Est-ce que les tests gnotypiques peuvent vraiment
prouver qui a contamin qui ? Si le VIH n’voluait pas dans
l’organisme, la conclusion serait facile, au moins dans un cas. Deux
squences compares diffrentes signifieraient une absence de
contamination croise. Pour autant, deux squences identiques
apporteraient-elles une preuve en faveur de la contamination suppose ?
Non, car dans un rseau de contamination (cercle communautaire, social,
etc.), la mme squence pourrait tre retrouve chez de multiples
personnes sans que deux prises au hasard n’aient ncessairement eu des
contacts sexuels. Ceci pointe les limites de cette analyse gnotypique,
rendue d’autant plus complexe par l’volution effective et rapide du VIH
dans l’organisme. Tout ce que l’on peut tenter de faire aprs squenage
des variants identifis chez deux personnes, c’est, grce des mthodes
bioinformatiques et statistiques, reconstruire la filiation suppose entre
ces variants, ce que l’on appelle raliser un arbre phylogntique.
Celui-ci doit, de plus, intgrer des squences de rfrence provenant de
la mme rgion gographique, du mme rseau social ou de la mme
communaut, pour donner une ide de la variabilit possible des
squences.
L’utilisation de tests gnotypiques dans les affaires
judiciaires pour tenter de dterminer si l’accusE est l’origine de la
contamination du/ de la plaignantE est donc sujette caution tant le
virus est complexe. Nous attirons ainsi l’attention sur les limites
d’exploitation de cette expertise dans le cadre des affaires judiciaires
:
– l’information apporte par les virologistes peut tre
utilise pour disculper la personne accuse d’avoir transmis le VIH
lorsque les squences divergent suffisamment pour rendre trs improbable
la contamination suppose ; – en cas de squences proches, l’analyse ne
peut pas prouver que la transmission s’est produite directement entre deux
personnes ; – sur la base des squences uniquement, il n’est pas
possible, moins d’effectuer d’autres analyses plus sophistiques, de
conclure quant au sens de la contamination (A contamine B ou B contamine A
?).
Il est donc indispensable que les propos prononcs par les
experts lors d’un procs refltent les limitations associes aux
dductions qui peuvent tre faites des analyses phylogntiques. D’autres
lments de l’enqute valus conjointement permettront de se faire une
opinion.
Sida
: prvenir, ne pas punir Non
la pnalisation de la transmission sexuelle du
VIH Manifestation
lundi 1er dcembre
// 18h30 // de la place de la Bastille
vers la place des Innocents
(Les Halles)
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