Face à une revendication maintenant ancienne d’associations LGBT, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait annoncé en novembre 2007 que les homosexuels pourraient bientôt donner leur sang. On avait dû mal comprendre la ministre de la Santé, cette dernière, interrogée par Eric Favereau pour le quotidien Libération, justifiant le maintien de l’interdiction faite aux homosexuels de donner leur sang.
Pour la ministre, «Il y a un risque, et ce risque est trop élevé. D’où le maintien de cette contre-indication». Après avoir demandé à des spécialistes de se pencher sur l’opportunité d’une telle ouverture, «tous les experts» ont avancé le fait qu’en matière de VIH, il existe une fenêtre calendaire durant laquelle les tests actuels ne permettent pas de dépister la présence du virus (ndr : période d’environ une semaine suivant la contamination) pour justifier sa décision de maintenir l’interdiction. Second argument ministériel, le taux de prévalence au vih-sida au sein de la communauté gay, la ministre avançant qu’«entre 10 et 18% des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0.2% pour les hétérosexuels. Les situations épidémiques ne sont pas les mêmes».
SOS Homophobie comme Jean-Luc Romero avec Elus Locaux Contre le Sida avaient beaucoup oeuvré et sans succès jusqu’ici pour que cette règle jugée discriminatoire soit levée. Sur le sujet, la HALDE avait estimé dans une délibération du 6 février 2006 que cette contre-indication était discriminatoire et elle invitait les pouvoirs publics à revoir leur doctrine.
A la notion de population à risques empêchés de donner leur sang, les associations réclamaient que soit substituée celle de «pratiques à risques» non discriminante concernant l’orientation sexuelle. Seuls les candidats donneurs n’ayant pas de multipartenariats, en couple stable et sans pratiques à risques seraient autorisés à donner leur sang, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels.
D’autres pays, le Portugal, la Suède, l’Italie, ont fait évoluer avec succès leur doctrine sanitaire sur le sujet.
Sur le sujet et alors que le don du sang a été déclarée comme Grande Cause Nationale 2009, SOS Homophobie a détourné une affiche de promotion du don du sang pour souligner l’interdiction faite aux gays.
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