Communiqu
de presse – 13 fvrier 2009
BURUNDI :
Un pas en avant, deux pas en arrire
Alors
que
dpnalisation universelle de l’homosexualit prsente par
rcemment remport l’adhsion d’un tiers des pays membres de l’ONU dont certains
pays africains comme le Gabon, l’actualit burundaise dconcerte les dfenseurs
des droits humains et les acteurs de la lutte contre le sida.
En
effet, la commission justice du Snat burundais a rendu son rapport sur le
projet de loi rvisant le code pnal. Ce projet devrait tre discut au Snat
mardi 17 fvrier et, curieusement, alors que ce vaste projet de rforme a le
mrite d’abolir la peine capitale au Burundi, il insre dans le texte un article
visant criminaliser l’homosexualit qui constituerait, selon le rapport, un
attentat la pudeur et serait contraire au
mours burundaises.
Plus
prcisment, d’aprs le nouvel article 549 du code pnal tout acte
caractre sexuel intervenant entre deux personnes du mme sexe est
contraire aux mours burundaises, au mme titre que les actes caractre sexuel
commis dans des lieux publics et la zoophilie. L’article 552 vient ensuite
prciser la peine prvue : une servitude pnale de trois mois deux
ans et d’une amende de cinquante mille francs cent mille francs ou d’une de
ces peines seulement .
Les
hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes en Afrique sont beaucoup
plus exposs au VIH que la population adulte en gnral (entre 5 20 fois plus
selon les pays). De plus il est dmontr que discriminer et stigmatiser les
homosexuels augmente considrablement les risques de transmission du VIH. Au
Burundi, avec une telle loi, il va tre trs difficile de poursuivre et de
dvelopper les programmes qui ciblent les hommes ayant des rapports sexuels avec
d’autres hommes.
AIDES
et Sidaction travaillent depuis plus 1997 au Burundi et sont proches des militants et acteurs de la lutte contre
le sida de ce pays. Les deux associations appellent le gouvernement franais, et
plus globalement les instances internationales concernes par la lutte contre le
sida et le respect des droits de l’homme, demander au Snat burundais de
rejeter catgoriquement cet article qui se rvle la fois inutile (il
n’amliore en aucun cas les conditions de vie des citoyens burundais) et
inacceptable vis–vis des droits humains et de la lutte contre le
VIH.