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Prvention : une polmique fausse par Libration








Communiqu
de presse – mercredi 22 avril 2009


 


Prvention
: une polmique fausse par Libration




Act
Up-Paris interroge dans une tribune parue ce matin dans Libration,
les garements d’ric Favereau sur la prvention du sida (1). Mais la
version publie n’est pas celle que nous avons crite. Cette dernire –
qui avait pourtant le format requis – a t rcrite et raccourcie notre
insu, pour faire place une rponse du journaliste en question. Pourtant
notre rebond n’a jamais eu l’intention de tancer Libration,
mais bien ric Favereau, journaliste Libration.

La
version originale (ci-jointe et ci-dessous) permettra, en comparaison,
d’apprcier la manipulation opre pour masquer l’incomptence (2) d’ric
Favereau, que celui-ci tente de dissimuler derrire la notorit de son
journal.


(1)
Le 30 mars dernier, ric Favereau – le journaliste sant de
Libration – signait un Rebond intitul le dogme de la capote
, dplorant la pauvret des dbats autour de la prvention du sida en
France et reprochant Act Up-Paris d’entraver le travail du ministre
de la Sant sur ce point.
http://www.liberation.fr/societe/0101558918-le-dogme-de-la-capote

(2)
un autre exemple sur l’Assistance Mdicale la Procration :
http://www.actupparis.org/spip.php?article3318


Tribune propose Libration le 7 avril
2009
Du dogme au comptoir

En pleine polmique sur le prservatif, suite aux
propos du pape, ric Favereau ne trouve rien de plus opportun que de
fustiger un prtendu dogme de la capote . Dans un Rebonds , il
dplore le 30 mars dernier la pauvret du dbat autour de la prvention du
sida. Au contraire, les discussions et les recherches sur la prvention
sont vives. Il n’empche : faire croire aujourd’hui des alternatives
efficaces la capote est mensonger et dangereux.

Enfermer le dbat
sur le seul prservatif est certes contre-productif. C’est pourtant ce
quoi s’vertue la hirarchie catholique pour tenter de justifier les
propos de Benot XVI. La principale question n’est videmment pas celle du
prservatif mais celle de politiques guides par des autorits morales
qui, s’vertuant privilgier des programmes fonds sur l’abstinence et
la fidlit, excluent toute une partie de la population de la prvention
et sont voues l’chec.

Au moment o les tats-Unis, principal
contributeur mondial la lutte contre le sida, s’apprtent enfin revoir
une politique, dite ABC, fonde sur l’abstinence, la fidlit et en
dernier recours le prservatif, on aurait aim lire dans ces colonnes que
28 ans aprs le dbut de l’pidmie, seul 20% de la population mondiale a
accs au prservatif. Que moins de 10% des populations les plus exposes
au VIH a accs des programmes de prvention cibls. Qu’ travers le
monde, des lois inspires par des valeurs religieuses justifient la
domination masculine et les violences faites aux femmes ou la perscution
et la discrimination lgale de minorits comme les homosexuels ou les
usagers de drogues.

Alors on s’tonne que le journaliste sant de
Libration s’appuie sur la difficult des femmes en Afrique
imposer le prservatif. Il lui aura sans doute chapp que, si des
recherches sont en cours sur les microbicides et les prophylaxies
pr-exposition, leur efficacit n’est hlas pas dmontre : il n’existe
jusqu’ prsent aucune mthode alternative viable au
prservatif.

Si un consensus est apparu la confrence
internationale sur le sida en aot, celui-ci portait, en ralit, sur une
prvention combine : il n’est plus possible d’opposer le prservatif
des stratgies alternatives de prvention qui ne seraient que
partiellement efficaces. Ni la circoncision, ni un microbicide – s’il
existait un jour – ne permettrait seul, de venir bout de cette pidmie.


Prtendre aujourd’hui qu’une personne sous traitement ne serait
quasiment plus contaminante n’est pas srieux. La commission suisse de
lutte contre le sida qui a mis un avis dans ce sens, l’a clairement
limit aux couples stables htrosexuels, en l’absence d’IST et avec un
traitement efficace depuis plus de six mois. Surtout, comment ignorer ici
les multiples prises de positions mdicales soulignant le manque de
fondement scientifique de cet avis ? Mme des chercheurs suisses ont
dmontr la confrence de Mexico que rien dans la littrature
scientifique ne permettait d’valuer le risque rsiduel sous
traitement.
Pour nous sropositifs, l’espoir de ne plus prsenter un
jour un risque potentiel pour nos partenaires est immense. Mais nous
n’oublions pas que ce risque est pour autrui. Nous ne pouvons donc pas
nous satisfaire d’-peu-prs et jugeons irresponsables ceux qui
considrent, notre place, que nous devrions nous en
contenter.

L’-peu-prs est total quand la tribune d’ric Favereau
s’avance sur la prvention gay et la rduction des risques sexuels chez
les homos. Alors qu’en France cette communaut est la seule o les
contaminations ne baissent pas, il est dltre de laisser croire aux
srongatifs qu’ils pourraient se laisser aller l’insouciance. ric
Favereau y dfend le srotriage alors que tout le monde s’accorde
aujourd’hui reconnatre que cette pratique est dangereuse entre
srongatifs. De quoi parle-t-il quand il voque des pratiques sexuelles
moins risques dans une communaut qui n’identifie pas toujours o se
trouve le risque : plus lev au dbut de l’infection – alors que les
personnes ignorent leur statut – et lors des fellations, qui semblent
jouer un rle plus important qu’attendu dans la transmission
?

Enfin, on ne comprend plus quand on lit qu’il n’y aurait pas de
dbat en France sur la rduction des risques sexuels. Cette question fait
l’objet d’une vive polmique entre les associations depuis 2001. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle, il y a bientt 4 ans, Act Up-Paris a
demand la cration d’un groupe d’experts au ministre de la sant pour se
pencher sur la validit de messages qui relvent pour nous de fausses
croyances. Pour finir, on apprend dans cette tribune qu’Act Up-Paris
aurait frein la mise sur pied d’un tel travail.

Si la lutte
contre le sida ne s’accommode pas de dogmes, elle ne souffre pas davantage
les discussions de comptoir.




 

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