Déjà prescrit aux USA et dans 58 autres pays, Atripla®, fruit d’un partenariat entre laboratoires privés concurrents (Bristol-Myers Squibb(BMS) et Gilead Sciences) devrait faciliter la vie quotidienne de milliers de séropositifs et permettre une meilleure observance des traitements.
En l’espèce, les deux firmes ont combiné dans un seul cachet 3 médicaments anti-VIH à dose fixe, à prendre quotidiennement en une seule prise. Fruit d’une demande des autorités américaines, Atripla® est déjà prescrite aux Etats-Unis depuis plus d’un an et avait reçu de la Commission européenne une autorisation de mise sur le marché (AMM) en décembre 2007.
Sa triple formulation n’est pas novatrice en soi, chaque molécule étant déjà prescrite mais sa combinaison en un seul cachet à prise quotidienne unique, le soir au coucher, facilitera la bonne observance du traitement par ses utilisateurs, une des conditions sine qua non à son efficacité à long terme. De plus, et même s’il ne s’agit pas d’une nouvelle molécule, le fait que l’on connaisse les effets secondaires de chaque composant permettra de les prévenir et de les atténuer.
Le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence de recherche sur le sida (ANRS), a expliqué à France Info que l’un des enjeux de la simplification des traitements est de «récupérer toute une fraction de patients qui ne sont pas encore dépistés et qu’il faut traiter le plus vite possible». Les craintes quant à la lourdeur des traitements constituent un des freins au dépistage. Il y a encore 15 ans, les thérapies comprenaient 25 à 30 comprimés par jour, ce qui entraînait des «problèmes d’adhésion et de suivi du traitement».
Destinée aux séropositifs déjà sous traitement et qui n’ont pas de charge virale détectable depuis plus de trois et sans échec thérapeutique, la prescription d’Atripla® pourrait concerner jusqu’à 30000 séropositifs en France sur les 120000 personnes dépistées, sans compter l’estimation de 30000 personnes qui ignoreraient leur séropositivité.
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