Samir (ndr : Les prénoms ont été modifiés pour tenter d’assurer la sécurité des personnes en cas d’expulsion effective), Algérien, est arrivé en France en 2000. Il y rejoignait sa sour et de nombreux cousins, et espérait ainsi échapper aux difficultés de vivre en Algérie lorsqu’on est homosexuel. En couple avec Bertrand depuis 3 ans, ils ont formé leur projet de vie et notamment se pacser. Samir attendait de pouvoir s’appuyer sur ses 10 ans de présence pour entamer une procédure de régularisation qui soit recevable. Mais arrêté à Malakoff (92) où il réside, Samir risque aujourd’hui d’être expulsé incessamment en Algérie, pays où la législation condamne l’homosexualité et où la pression sociale homophobe est cause de nombreuses agressions.
Au centre de rétention de Bobigny depuis une décision judiciaire suite à son arrestation, Samir risque d’être expulsé dans les prochaines heures. Le recours contre l’Arrêté préfectoral de reconduite à la frontière a été rejeté mardi 19 mai au tribunal administratif de Versailles. En Algérie, il risque une peine de prison de 2 ans pour homosexualité.
En soutien à Samir, le Président de l’ARDHIS (Association de Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour) et le Porte-parole de l’Inter-LGBT (Inter-associative lesbienne, gaie, bi et trans) se rendront au Centre de Rétention Administrative de Bobigny pour le rencontrer. Dans leur communiqué, les organisations signataires d’un appel de soutien envers Samir soulignent que si la France porte au niveau international le projet de dépénalisation universelle de l’homosexualité, elle renvoie des homosexuels vers des pays qui la pénalisent et répriment ces personnes. «Il serait inacceptable que la France renvoie vers des pays qui pénalisent l’homosexualité et/ou la transsexualité des ressortissants étrangers qui se sont établis sur son sol pour précisément tenter de s’en protéger» soulignent l’ARDHIS, l’Inter-LGBT, Les Panthères Roses et la Ligue des Droits de l’Homme de Malakoff
Ces organisations exigent la libération immédiate de Samir et demandent la mise en place effective en France du droit d’asile pour les personnes persécutées en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre dans leurs pays d’origine, comme s’y était engagé le Président de la République pendant la campagne pour son élection.
Interpellé sur le sort de Samir, notamment par Marie-Hélène Amiable, députée-maire de Bagneux, Eric Besson, ministre de l’Immigration, n’a pour l’heure pas réagi.
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Le site de l’Ardhis : www.ardhis.org.