Le maestro napolitain de 67 ans, à la tête de l’Orchestre national de France (ONF), du choeur de Radio France vient de livrer une interprétation grandiose du Requiem de Verdi, oeuvre très célèbre composée il y a 135 ans pour célébrer l’écrivain romantique italien Alessandro Manzoni.
Riccardo Muti, fidèle du Festival de Saint-Denis, y a dirigé l’ONF dès sa première invitation en 1982, déjà dans le Requiem de Verdi, oeuvre qu’il a aussi enregistrée au disque, dans une version qui fait aujourd’hui autorité.
Le maestro, d’une élégance parfaite dans sa battue, réussit à obtenir une dynamique et une précision exceptionnelles tant de l’orchestre que du quatuor de solistes, la soprano italienne Barbara Frittoli, la mezzo russe Olga Borodina, le ténor mexicain Ramon Vargas, que j’avais déjà entendu à Bastille et qui reste assez décevant, et la basse russe Ildar Abdrazakov. La puissance de la musique, magnifiée par une interprétation qui frôle la perfection, se révèle saisissante sous les voutes de la Basilique. Le public n’est pas seulement attentif, il est totalement tétanisé : personne ne bouge ou ne tousse, on se demande même si on respire encore. Il faut pour cela attendre le tonnerre d’applaudissements et de bravos qui salue cette performance d’exception.
Après Verdi, Riccardo Muti fera découvrir aux Français, à l’invitation de l’Opéra de Paris avec lequel il collaborera pour la première fois, un ouvrage lyrique du XVIIIe siècle oublié, comme nous les aimons : Demofoonte de son compatriote Niccolo Jommelli (1714-1774). Nous n’y serons malheureusement pas.
JEF pour CitéGAY