En effet, cela fait plus de 2 ans que l’tat est en vacances de
prvention du sida, et particulirement de campagnes ciblant les gays. Pourtant,
les contaminations ne diminuent pas dans cette population, loin s’en faut :
en 2 ans d’inaction de l’tat, ce sont prs de 4500 homosexuels qui se sont
infects par le VIH. Qu’attendent les pouvoirs publics pour ragir ? La fin
des vacances ?
Thanh Le Luong, la directrice gnrale de l’INPES, s’est
entretenue avec des militants d’Act Up-Paris, mais a refus de s’expliquer
devant la presse sur la vacance de prvention sida. Nous attendons donc toujours
de sa part une rponse officielle notre lettre ouverte et un engagement public
de relancer la prvention du VIH et des campagnes cibles gay.

Chez les homosexuels comme chez les htrosexuels, l’t est pourtant propice
aux rencontres et aux prises de risques sexuelles, ce qui ncessiterait des
alertes renforces sur les prcautions prendre pour se prmunir du sida et des
autres Infections Sexuellement Transmissible (IST), ainsi que sur les ides
reues sur ces maladies, qui font prendre des risques force de penser pouvoir
les rduire.

la place, nous avons droit de la part de l’Etat une
campagne dbile et coteuse faisant la promotion du sigle IST, semblant tout
droit issue d’un livre pour enfants.

Cet t encore, aucune campagne de prvention cible gay n’aura t
commande par l’INPES. Le groupe d’experts  prvention
homo  ne s’est pas runi depuis prs de deux ans, priode durant laquelle
l’INPES n’a produit aucune nouvelle campagne en direction de la population
homosexuelle. Ni consultation, ni runion, ni nouvelles campagnes cibles.
Rien.

Nous
avions donc interpell publiquement Thanh Le Luong, directrice gnrale de
l’INPES, qui a manifestement prfr garder le silence plutt que de rpondre
une question aussi urgente que la lutte contre le sida chez les homosexuels.

Nous
avions ensuite interpell Roselyne Bachelot-Narquin, qui prfre visiblement
couper
les crdits de l’tat au Centre LGBT de Paris que de se proccuper de
prvention cible.

Quand donc le gouvernement le comprendra-t-il ? Relancer la
prvention parmi la population gay est une urgence de sant publique.
En deux ans d’inaction de l’INPES, prs de 4500 homosexuels se sont contamins.
Combien faudra-t-il encore de malades pour que l’tat ragisse et que des
campagnes cibles et explicites voient le jour ? Ce n’est certainement pas
au rythme de deux campagnes gnrales par an que l’on sensibilisera toutes les
cibles de la population. Or, au sein de la communaut gay, les enjeux sont
multiples : informer les jeunes homos, chez qui le nombre de nouvelles
contaminations explose ; contrer les fausses croyances et des ides reues,
qui vont bon train dans la communaut ; alerter les sropositifs qui se
surinfectent par des souches virales rsistantes ou se co-infectent avec des
hpatites. Pourtant depuis deux ans, rien n’est dit aux homos. L’Etat se tait.
L’Etat les ignore. Ce faisant, une fois de plus, dans le silence, il fait le jeu
de l’pidmie.

C’est le sens de la campagne sur la
prvention qu’Act Up-Paris a lance l’occasion de la Marche des Fierts
LGBT. Cette campagne porte sur deux stratgies de « rduction des risques » de
contraction du virus. D’une part, les rapports non protgs avec des personnes
de statut srologique suppos identique. D’autre part, le rcent avis du Conseil
national du sida (CNS) sur « l’intrt du traitement comme outil novateur de
lutte contre l’pidmie de sida » qui a fait l’objet d’extrapolations htives. Ce
genre de campagne devrait tre du ressort de l’INPES et non d’associations comme
Act Up-Paris.

Act Up-Paris ritre donc les exigences qu’il avait adresses il y a
peu Thanh Le Luong et Roselyne Bachelot-Narquin et qui, depuis, sont restes
sans rponse :
 qu’
avant fin 2009, l’INPES investisse dans des campagnes de prvention gay
l’intgralit des crdits qui auraient d tre attribus ces dernires annes
la ralisation de campagnes cibles homo ;
 que
l’INPES lance des campagnes d’information sur le traitement post-exposition
(TPE), la primo-infection (symptmes et alertes sur le nombre de contaminations
dans ce cas), les risques de co-infection et de sur-infection pour les
sropositifs, la valorisation de l’utilisation du prservatif (pour soi, mais
aussi pour la communaut homo) ;
 qu’un nouvel appel d’offre spcifique concernant les campagnes
de communication en direction des homos soit immdiatement relanc et attribu
une agence de communication comptente ;
 que
le travail du groupe d’experts homo soit relanc et que les associations de
lutte contre le sida soient consultes – et non simplement « averties » – dans
l’laboration de ces campagnes.

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