Le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné en comparution immédiate deux hommes de 41 et 47 ans pour violences volontaires envers un jeune montpelliérain, Grégory, employé d’une association locale. Si la circonstance aggravante de violences commises en raison de l’orientation sexuelle supposée de la victime a été reconnue envers l’un des deux accusés, condamné à 6 mois de prison ferme assortis de 2 ans de mise à l’épreuve, le second n’a pas été sanctionné sous ce visa et s’est vu prononcé une peine de 3 mois de prison avec sursis, assortis également de 2 ans de mise à l’épreuve. Les deux prévenus devront en outre s’acquitter de 1 000 euros au titre des dommages et intérêts.
Le 13 juin dernier, Grégory évoquait dans la rue auprès d’une de ses collègues sa situation sentimentale, lui déclarant, sous le mode de la boutade, qu’il finirait au Jardin du Peyrou, lieu de drague local. Les deux accusés, alcoolisés, à la seule mention de ce lieu connu, aurait alors agressé Grégory. Quelques jours après, Grégory identifie le véhicule des auteurs. Malgré cela, les services de police tarderont à les interpeller, chose faite la semaine dernière, le 22 juillet.
A l’audience, les deux accusés ont nié toute homophobie, avançant le fait que Grégory aurait tenu à leur encontre des propos racistes, faits écartés par les magistrats compte tenu de la déposition de la collègue de Grégory, elle-même maghrébine.
Le Midi Libre rapporte dans un article la cause de ces violences telles qu’expliquées par l’avocat de Grégory :«Qu’est-ce qui justifie à un moment que ce monsieur se fait agresser ? Qu’il y ait cette réaction de violence gratuite ? Rien, si ce n’est l’homophobie» A l’opposé, Me Benaba, conseil de l’un des prévenu, n’a pas hésité à relativiser les faits : «C’est forcément homophobe puisque c’est un homo qui a été agressé ! Il ne faut se laisser aller à la dictature du bon sentiment facile.».
Pour l’association Lesbian & Gay Pride de Montpellier, quia soutenu Grégory, «les lignes de défense ont trop souvent tendance, en insistant sur une volonté soit disant manifeste des victimes d’instrumentaliser leur agression en un acte militant en se faisant ainsi passer pour « martyr » (sic) de la cause homosexuelle et ce notamment lorsqu’elles font appel aux associations».
L’association encourage toute victime d’agression à caractère discriminatoire à «continuer à saisir les tribunaux, de s’appuyer et faire appel aux associations quel que soit le degré d’accompagnement et soutien désiré, mais de ne surtout pas s’isoler».
EN SAVOIR PLUS
Le site de la LGBT Montpellier : www.montpelliergay.com.
L’article du Midi Libre : www.midilibre.com.