Tout porte à croire en effet que ce jour là, la ville sera livrée aux ultra-nationalistes, aux hooligans et aux Skin-heads, comme cela avait déjà été le cas en 2001 lors de sa première édition, et comme l’ont rapporté les services de police au journal Politika, prévenus par certains indices.
Le Mouvement Populaire Serbe (SNP) 1389 par exemple, annoncé qu’il avait l’intention d’organiser une fête de Samedi soir à Dimanche matin, entre personnes « sexuellement non déviantes », autant dire un échauffement pour les violences du Dimanche après-midi, sans doute aidées par l’alcool.
Le secrétaire général de Obraz, un autre mouvement nationaliste, s’est fendu d’une menace en bonne et due forme, déclarant que les organisateurs du défilé seraient tenus pour seuls responsables de ce qui risquait d’arriver …
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur serbe appréhende grandement la manifestation, qui pour les milliers de policiers prévus, sera « à hauts risques comme il n’y en a pas eu depuis longtemps en Serbie ». Mais il assure faire son maximumum pour maintenir l’ordre public et la paix.
Les organisateurs du défilé ont quant à eux enjoint l’église orthodoxe serbe d’« appeler ses fidèles à s’abstenir dimanche de toute violence » . Après tout qui n’essaie rien n’a rien,
Par ailleurs, pour la première fois dans le pays, des acteurs, musiciens, réalisateurs et journalistes ont exprimé leur soutien à la Pride.
En dehors des frontières serbes, la marche bénéficie aussi de nombreux appuis, comme celui notamment de l’Organisation européenne social-démocrate des gays et lesbiennes Rainbow Rose, qui a envoyé une lettre au président de Serbie Boris Tadic et au parti démocrate (DS) afin de leur demander d’apporter leur soutien à la Parade des Fiertés de Belgrade.
Elle y demande notamment que les autorités serbes assurent un niveau de protection suffisant aux participants, ce qui serait « un signe encourageant sur la volonté du gouvernement serbe de se consacrer à la défense des droits universels de la personne et des libertés de rassemblement ».
L’association de défense des droits de l’Homme Amnesty International s’est inquiétée de la situation des défenseurs des droits de l’homme en Serbie. Dans un communiqué publié sur son site le 14 Septembre, elle rappelle que « les autorités serbes se doivent de protéger les droits de chacun à des rassemblements pacifiques et à la liberté d’expression », ajoutant qu’elles doivent « condamner publiquement toute attaque ou menace contre les activistes » des droits de l’homme et « assurer la protection » de la Gay Pride.
La Pride a bien entendu reçu également le soutien des organisations LGBT françaises.
Ainsi l’Inter-LGBT a interpellé les autorités serbes, pour qu’elles « s’assurent que les participants se verront garantir la liberté de réunion et d’association et que tous les participants et les organisateurs de la Belgrade Pride seront protégés contre toute agression physique ». Elle exige également que les éventuels agresseurs soient traduits en justice.
Le Centre LGBT de Paris, quant à lui, exige purement et simplement que les députés européens, les ambassadeurs européens en poste à Belgrade, le gouvernement Français et le Quai d’Orsay se mobilisent.
Le rassemblement débutera Dimanche 20 Septembre à 11 heures précises, sur le plateau de la Faculté de philosophie de Belgrade.