Après Lio chante Prévert en 2001, puis le joli album, mais trop calme Dites au Prince Charmant, créé avec la complicité de Doriand et Peter Von Poehl en 2007, et le single electro Les Matins de Paris, en duo avec l’insupportable Teki Latex, on se demandait bien ce qu’allait devenir Lio, la chanteuse.
Lio la provocante, Lio la grande gueule, Lio l' »illégitime » jurée de Nouvelle Star, ça on savait où la trouver, tout comme Lio l’actrice reconnue, retrouvée dans le succès cinématographique Mariages !
Mais Lio, chanteuse pop acidulée, rockeuse à la fois punk et sixties … Allait-on un jour la retrouver ?
La réponse est oui, et c’est une évidence lorsqu’on écoute l’album événement qu’elle signe avec Phantom, le mystérieux collectif cagoulé de Freaksvile, emmené par Benjamin Schoos, alias l’enfant terrible du rock indépendant liégois (Miam Monster Miam, UFO Goes UFA, etc …) qui avait déjà sévi avec Jacques Duvall, (parolier atittré du projet, et celui à qui on doit la plupart des succès de Lio dans les années 80), et Marie-France.
Un nouvel album créé dans l’urgence et les conditions du live en à peine deux jours, et sur lequel on a l’impression de retrouver la Lio punkette et sauvageonne des débuts, celle qui évoque à la fois Blondie, les Ramones ou les Cramps.
La chanteuse, qui ne plaît pas à tout le monde et c’est tant mieux, semble enfin avoir renoué avec une certaine « trash attitude » qui nous manquait, et c’est plutôt jouissif …
Comme un poisson dans l’eau, ou plutôt une panthère dans la jungle, à chque chanson elle donne des coups de pattes et se montre inapprivoisable.
Difficile de la reconnaître sur le très énervé « Je ne veux que ton bien » qui invite à un po-go endiablé, mais par la suite on a presque l’impression de retrouver notre chère brune qui ne compte pas pour des prunes, avec des chansons souvent pleines d’humour, comme « Ta cervelle est en grève mais ta grande gueule fait des heures sup » (toi qui me lis tu dois sûrement penser à quelqu’un de ton entourage en lisant ce titre), ou encore « Mon nouveau Jules marche sur l’eau ».
Et puis Lio tâcle l’Amour, avec un regard effronté, et une audace de gamine qui se cherche à se fortifier, particulièrement sur « L’amour ne m’a jamais manqué », qui sonne comme une méthode coué.
A surtout écouter en priorité : Son duo avec Jacques Duvall sur « La fidélité » , très Gainsbourg-Bardot, et où à la question « Tu m’as toujours été fidèle ? » elle répond implacable « Oui mon amour, au moins une ou deux fois ».
Un beau moment qui signe le retour en force d’une chanteuse qu’on se plaît injustement à vilipender, parce que probablement les femmes avec des corones dérangent et qu’elle en est peut-être la tête de file !
En tout cas un trop court moment qui passe beaucoup trop vite (un peu plus de 30 minutes)
EN SAVOIR PLUS : http://www.myspace.com/liolavraie
VIDEO PLUS : Le clip de « Je ne veux que ton bien »