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In This Light And On This Evening, Editors

Il aura fallu deux albums à Editors (« The Back Room » en 2005 et « An End Has A Start » deux ans plus tard) pour leur permettre de s’imposer comme un groupe incontournable et unanimement apprécié en Europe.

Leur marque de fabrique ? Un style new-wave, sombre, qui les situe dans la lignée de Joy Division et Echo and The Bunnymen, mais une vraie capacité à créer des mélodies envoûtantes, interprétées avec émotion par Tom Smith, petit homme assez frêle mais qui impressionne toujours par sa voix à la fois puissante et à fleur de peau, et des prestations scéniques toujours très habitées.

A vrai dire In This Light And On This Evening, 3ème album du quatuor de Birmingham, est assez destabilisant à la première écoute. Un gros son de synthé y est désormais omniprésent, monopolysant la place des grosses guitares électriques auxquelles on était habitués, et faisant ressembler l’ensemble à une espèce de Depeche Mode (Black Celebration), voire du OMD.

Un changement manifestement calculé pour rendre l’opus plus lumineux que ses prédecesseurs, ou en tout cas moins dark, ce qui est réussi même si la première impression met un peu mal à l’aise.

Un changement pour lequel ils ont fait appel au légendaire Flood, qui a travaillé, je te le donne en mille, avec Depeche Mode (mais aussi les Killers et U2) !

Premier single extrait de cette nouvelle galette, le titre « Papillon » laisse tout d’abord perplexe … Même s’il est super efficace et que le refrain l’impose d’emblée comme un tube (les remixes by Tiesto sont par ailleurs de pures merveilles dancefloor à écouter à fond), on ne peut s’empêcher de sourire en entendant Tom scander le mot Papillon sur ce ton si théâtral ! En gros on ne reconnaît pas tout de suite la subtilité habituelle, et c’est bien emmerdant.

Globalement en écoutant l’album, qui commence par un titre digne de la BO des plus grands films d’honneur, il y a des détails ça et là qui captent l’attention, des choses qui font qu’on se dit « Tiens, ça vaudra peut-être le coup d’y revenir plus tard » … Toujours la faute de ce gros son de synthé, qu’on ressent un peu comme un intrus dans l’univers d’Editors.

Et puis peu à peu on s’aperçoit que cet album, qui joue à fond la carte du minimalisme et du « planant », est en fin de compte une véritable bombe ! Il réussit tout bonnement l’exploit de sonner vintage, tout en proposant un son nouveau … Sur certains titres les synthé rappellent une sorte de clavecin baroque, sur certains autres les choeurs donnent une dimension quasi-religieuse à la chanson, sur d’autres encore, comme « Like Treasure », la basse vrombit et ronronne comme une machine bien huilée tandis qu’un bruit de frottement en arrière-plan donne encore plus de profondeur à ce titre-incantation !

« Bricks And Mortar », renvoie aux ambiances hypnotiques de Joy Division avant de prendre une tournure plus électronique.

Mais s’il ne fallait garder que deux chansons de In This Light And On This Evening, ce serait sans aucun doute, le monument « The Big Exit » (et je pèse mes mots), que je ne me lasse pas de réécouter en boucle, avec parfois « The Boxer » dans la foulée. Deux titres magnifiques qui devraient révéler leur dimension dantesque en live, tant la voix de Tom Smith s’y révèle à la fois envoûtante, sensuelle, touchante, et tant la mélodie et les arrangements sont émouvants …

Un album qui va probablement diviser les fans, comme le prévoie Tom Smith dans la bio du groupe. Certains, qui aimaient, n’accrocheront pas à ce nouveau style synthétique à outrance, et d’autres, qui ne supportaient pas, vont se surprendre à aimer.

Quant à moi, tu l’auras compris, passé le cap d’une surprise que j’ai ressenti comme mauvaise, je me surprends à écouter cet album bien plus souvent que les deux précédents, le trouvant moins pesant, moins épique, mais aussi plus dansant.

Une chose mettra tout le monde d’accord : La voix de Tom Smith, un vrai concentré de testostérone dont on ne lasse pas d’entendre les harmonies, les variations, les puissances et les douceurs …

Ce n’est pas pour rien qu’Editors est régulièrement comparé à U2 !

EN SAVOIR PLUS : http://www.editorsofficial.com/

VIDEO PLUS : Le remix de « papillon » par Tiesto (son)

Le clip officiel de Papillon :

The Big Exit (son) :

Le concert d’Editors au Bataclan le 14 Décembre est COMPLET

NOUVELLE DATE : OLYMPIA LE 29 AVRIL 2010






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