Il y a un an déjà, Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’État et Maire de Mulhouse, avait répondu favorablement au souhait de l’association Les Oublié(e)s de la Mémoire de voir créer dans sa ville un lieu mémoriel consacré à Pierre Seel. En effet, c’est à Mulhouse que Pierre Seel grandit et que sa vie bascula lorsqu’il fut convoqué par la Gestapo le 3 mai 1941, prélude à son emprisonnement puis son internement au camp de Schirmeck-Vorbrück six mois durant.
Dans sa lettre, le Maire donnait son aval à la pose d’une plaque commémorative sur le bâtiment occupant aujourd’hui l’emplacement de l’ancienne pâtisserie Seel. Cet accord était néanmoins subordonné à l’acceptation par le propriétaire du lieu, les établissements C&A, et plus particulièrement la REDEVCO, filiale en charge du parc immobilier de la chaîne d’habillement.
«Notre demande déposée en avril dernier a été rejetée de façon fort peu courtoise et nous sommes particulièrement déçus par le traitement réservé à cette requête» indique l’association dans un communiqué avançant que le groupe C&A n’a pas motivé sa décision.
Toutefois, suite à ce refus, Jean-Marie Bockel a proposé une alternative à l’association qui agit de concert avec les associations locales Autre Regard et David et Jonathan.
Ainsi, «une plaque à Pierre Seel sera installée en façade d’un édifice municipal, en mémoire également des autres Mulhousiens anonymes ayant connu un sort similaire» indique Les Oublié(e)s de la Mémoire qui planifie au mois de mai 2010 son inauguration.
Une rue Pierre Seel avait déjà été baptisée ainsi en 2007 à Toulouse, ville où il vécut.
Un autre dossier reste toutefois en suspens, celui de l’apposition d’une plaque commémorant l’ensemble des internés et déportés pour motif d’homosexualité sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof, également en Alsace.
EN SAVOIR PLUS
Plus d’infos sur www.devoiretmemoire.org.
VIDEO PLUS
Images et intervention de Pierre Seel en 2003 à Marseille, réclamant alors que la déportation homosexuelle soit pleinement reconnue
Discours lors de l’inauguration de la rue Pierre Seel