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Livre : Et si ma femme était mon père, de Christian Flavigny

Qu’est ce qu’être fils ou fille ?

Que veut dire être parents ?

Sommes-nous les enfants de gamètes ou d’une rencontre affective ?

A partir d’exemples clairs qui touchent chaque famille, Christian Flavigny nous met face aux questions que les techniques de procréation soulèvent.

Créés à l’origine pour suppléer à l’infertilité des couples, ces techniques sont aujourd’hui sommées de répondre aux demandes des dites « nouvelles familles » (personnes âgées, couples de même sexe, personnes célibataires, personnes décédées.

A l’heure des Lois de bioéthique (premier trimestre 2010), un livre incisif qui nous met en garde face à la tentation du modèle biologique anglo-saxon qui s’oppose à notre conception affective de la famille.

La famille ne sera plus ce qu’elle était : ce n’est plus l’enjeu affectif du don qui définit les parents, c’est l’apport biologique.

Des étrangers sont convoqués dans la famille : la levée de l’anonymat y ferait entrer la femme qui avait accouché sous X, le donneur de sperme, la donneuse d’ovocyte ; la gestation pour autrui y intègrerait la mère porteuse.

L’Aide médicale deviendrait une Aide à la fécondation, faisant devenir parent, l’homme et la femme, sans la relation d’enfantement, sans la rencontre affective et sexuelle.

Si d’un point de vue médiatique la question filiative est exposée à travers des thèmes à fort potentiel émotionnel, et sur le mode binaire – vous êtes pour ou contre- l’accouchement sous x, l’homoparentalité, les mères porteuses.avec en toile de fond, deux arguments qui les fondent : la souffrance et la discrimination, d’un point de vue psychique, les questions sont tout autres.

Car la procréation médicalement assistée ne se résume pas à deux ou trois sujets phare sur lesquels il nous faut légiférer, mais bien sur l’ensemble des bouleversements que la procréation peut induire dans la construction familiale.

Il s’agit plus largement de savoir si une mère peut porter l’enfant de sa fille, si un père peut donner son sperme a son gendre infertile pour que sa fille soit enceinte, si une grand-mère peut être mère, si un mort peut procréer, si un enfant peut être conçu dans le but d’être une banque d’organe, de sang pour un frère ou une soeur ainée malade..

L’auteur nous conduit à réfléchir sur l’équilibre de la famille qui est engagé dans ces questions où le lien de filiation entre parent et enfant ne serait plus le pivot.

Il observe comment une conception plutôt anglo-saxonne est valorisée, dans laquelle la famille devient une micro-société régie par les lois sociales, régulée par les procès.

La modernité n’est pas ici mise en cause, mais son approche depuis un modernisme de façade.

Les progrès biotechnologiques n’y changent rien, car l’enfant reste le petit de l’homme et de la femme.

Captée par le vertige du biologique, la société en oublie le côté humain qui fait de la procréation un don affectif.

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