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Natalie Dessay illumine Mélisande

Pelléas est une oeuvre difficile à aborder. Comme beaucoup de mélomanes qui n’osent pas l’avouer, j’en suis toujours sorti perplexe, sans doute dépassé ou tout simplement pas vraiment concerné par une partition qui relève à bien des égards d’une expérimentation sans lendemain.

Oeuvre sans attache, flottante que Claude Debussy lui-même disait vouloir « sans lieu ni époque, sans scène ni duo obligé ». Oeuvre quand même assez hermétique, dont l’esthétique symboliste apparaît datée, voire poussiéreuse et le livret parfois aux bordures du tartignolle.

Oratorio ? Théâtre chanté, psalmodié, sprechgesang avant Schoenberg ? Est-ce encore un opéra ? Oui, sans doute….

Cette belle production, captée au Theater an der Wien et proposé par Virgin Classics aidera les plus récalcitrants à entrer dans l’oeuvre et peut-être à l’aimer.

On remarquera l’excellent travail du chef, Bertrand de Billy, plein de finesse et de subtilité, notamment dans les interludes orchestraux. Laurent Naouri, Stéphane Degout et Marie-Nicole Lemieux ne déméritent pas mais ne font guère d’ombre à la Dessay.

La Dessay, qui illumine à elle seule cette représentation…

Innocente, exaltée, fragile, bouleversante et superbe, et encore davantage… Sa diction exemplaire, son talent de tragédienne et la pureté de son chant suffisent à donner vie, beauté et émotion à un rôle et une partition qui, sans cela, je n’ai pas honte de l’avouer, me conduirait assez vite dans les bras de Morphée.

Dans la production moscovite récemment captée au cinéma par le réalisateur Philippe Béziat (voir article)

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