Après le nouveau refus de la mairie de Moscou opposé aux militants LGBT désireux de tenir pacifiquement une Pride ce samedi 29 mai (article), ils entendent braver une nouvelle fois l’oukase des autorités en attendant un possible dénouement judiciaire international.
REFUS DEPUIS 5 ANS
Le Maire de Moscou a interdit la manifestation comme chaque année avait déjà rapporté le site gayrussia.ru, organisateur de la Marche.
Nikolai Alekseev, principal activiste russe et organisateur de la Pride moscovite est revenu pour TF1 News sur cette interdiction, indiquant que les militants allaient une nouvelle fois tenté de se réunir malgré l’interdiction officielle.
«Je suis surpris par la stupidité de notre gouvernement car depuis 5 ans ces Gay Prides interdites donnent une très mauvaise image» de la Russie avec les violences et arrestations perpétrées chaque année. «Depuis 5 ans nous allons dans la rue non pas pour faire de l’opposition politique (…) on souhaite manifester pour nos droits individuels, nos droits civils» souligne l’avocat et journaliste constatant que «personne n’essaie de résoudre cette situation». «Je ne sais pas de quoi ils ont peur» déplore-t-il, face à un «groupe pacifiste» qui veut manifester pour ses droits. «Cela n’est en rien dangereux pour la société russe (…) mais pourtant ces gens ont l’interdiction de manifester» conclut-il sur le sujet.
«C’EST CLAIR QU’ILS VONT ETRE CONDAMNES PAR STRASBOURG»
La décision concernant la plainte des militants russes devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) est attendue cette année.
«C’est clair qu’ils (ndr : les autorités russes) vont être condamné par Strasbourg» estime Nikolai Alekseev. «Ce sera une grosse humiliation pour le gouvernement (…) je suis sûr que les juges russes mêmes seront d’accord» pense-t-il.
Pour lui, le gouvernement, la présidence et le premier-ministre russe auraient pu régler le problème alors qu’il aurait aimé «éviter une humiliation pour notre pays, j’essaie juste de persuader les autorités russes d’autoriser cette gay Pride de sorte qu’elle soit autorisée et sécurisée» avant qu’un «drame» n’arrive lors d’une manifestation.
Enfin, Nikolai Alekseev souligne que les autorités étrangères et représentations diplomatiques locales n’ont pas apporté de soutien aux militants locaux. A titre d’exemple, l’ambassade de France a refusé, comme d’autres, que soit organisé un évènement au sein de la représentation diplomatique, seule la représentation helvétique a autorisé qu’une réunion se tienne.
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Les militants russes tenaient hier une conférence de presse, en présence notamment de Peter Tatchell , activiste anglais, ou Louis-Georges Tin, fondateur de la Journée mondiale contre l’Homophobie et la transphobie.