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Enqute EROPP : les rsultats catastrophiques des campagnes de dsinformation organises par la MILDT








Communiqu
de presse – 22 juin 2010

Enqute
EROPP : les rsultats catastrophiques des campagnes de dsinformation
organises par la MILDT




L’enqute
EROPP sur les opinions et perceptions des Franais sur les drogues a t
publie hier par la Mission interministerielle de lutte contre la drogue
et la toxicomanie (MILDT).

Comment peut-on se rjouir que
les Franais aient une perception plus svre des usagers de drogues ?
. Peut-on galement se satisfaire que les Franais soient plus
nombreux penser qu’un toxicomane est responsable de son addiction (en
1999, 59% les considraient comme des malades, contre 24% aujourd’hui.),
alors que l’addictologie vient prouver le contraire ? La solidarit avec
une population hyper-stigmatise, violemment touche par le sida et les
hpatites, s’est dlite. Les campagnes de stigmatisation des usagers de
drogues de la MILDT en sont les premires responsables. Hors la
stigmatisation des usagers les conduits inexorablement vers la
marginalisation, la clandestinit, le rejet, l’isolement et l’loignement
des soins.

Comment peut-on se rjouir encore que les Franais
soient plus nombreux croire la thorie de l’escalade, selon laquelle
le cannabis conduirait aux autres drogues ?
(74% contre 70% en 2002)
Cette thorie qui diabolise le cannabis, est pourtant invalide
scientifiquement depuis longtemps : 95% des usagers de cannabis ne
toucheront jamais une autre drogue illicite. Elle est pourtant expose
sur sur le site de la MILDT, sans tre dmentie. L’OFDT pourtant affirme
le contraire, tout en se rjouissant elle aussi de la sverit accrue de
l’opinion publique ! L’objectif de ces administrations n’est pas une
information claire et objective sur les drogues.

Comment peut on
se rjouir que les Franais soutiennent moins la rduction des risques
?
(72% en 2008 contre 81% en 2002). Cette politique de sant publique
est pourtant celle qui a donne le plus de rsultats tangibles et a sauv
des milliers de vie : baisse des overdoses, baisse des contaminations par
le sida, augmentation de l’accs au soins, baisse de la dlinquance. Hors,
depuis l’arrive d’Etienne Apaire la MILDT, la rduction des risques,
qui propose un accompagnement des usagers l o ils en sont dans leur
parcours sans jugement sur leur consommation, a disparu du discours
officiel, et a t remplace par celui de l’abstinence tout
prix.

Enfin, Etienne Apaire rajoute propos des salles de
consommation
: Les Franais sont d’accord pour la rduction des
risques, mais pas pour des mesures d’accompagnement, qui peuvent tre
ressenties comme une aide la consommation. Il faut le prendre en compte
. Mais si une institution comme la MILDT s’attelait diffuser une
information objective et dpassionne sur la rduction des risques, la
perception des Franais en serait trs diffrente !
Etienne Apaire se
rabat sur l’opinion publique parce qu’il sait que la ralit de terrain et
les tudes scientifiques plaident pour la cration de ces salles. Il ne
lui reste donc plus que la dsinformation de l’opinion publique.
Soulignons que si, en 1987, Mme Barzach n’avait pas t contre l’avis des
Franais pour autoriser la vente de seringues en pharmacie, l’opinion
publique compltement dsinforme l’poque, aurait laisser crever du
sida les usagers injecteurs. Apaire prfre que les usagers de drogues
crvent d’overdose, de sida, d’hpatites, plutt que d’aller contre une
opinion publique qu’il dsinforme depuis trois ans.

Etienne Apaire,
voit dans les rsultats de cette enqute un « lien avec la politique mene
ces dernires annes », et notamment les discours prohibitionnistes tenus
sur les dangers des drogues (Le Monde du 22 juin). Pour une fois,
nous ne le contredirons pas. Cette enqute est le rsultat de la
politique mene par le MILDT ces dernire annes, rtrograde et
idologique, de stigmatisation des usagers de drogues, de diabolisation
des drogues.

Il ne faut donc pas s’tonner que les Franais croient
plus la thorie de l’escalade, et soutiennent moins la rduction des
risques. Dans un tel climat, il est dj exceptionnel qu’il y ait presque
un tiers des Franais qui soutiennent les salles de
consommation.

Heureusement, des lus de droite comme de gauche ont
su tenir compte de la ralit de terrain et des tudes scientifiques et
aller contre l’idologie la plus rtrograde qui soit. Le dernier exemple
en date est le seminaire organis par l’association Elus, Sant Publique
et Territoire, qui propose un dbat dpassionn sur les salles de
consommation.

Act Up-Paris exige :
– la mise en place d’une
politique des drogues sur des bases scientifiques et non idologiques

des campagnes dans les mdias grand public pour informer les franais sur
la rduction des risques et les addictions
– l’exprimentation de
salles de consommations moindre risques
– et toujours la dmission
d’Etienne Apaire


 





 

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