Depuis sa création en 1648, l’Académie royale de Peinture et de Sculpture a privilégié l’étude du dessin d’après l’antique et le modèle vivant pour étayer sa méthode pédagogique et sa doctrine artistique. La nature était étudiée directement pour en observer les phénomènes qu’elle présentait aux hommes.
Les peintres et les sculpteurs devaient acquérir cette vision en travaillant d’abord l’antique puis le modèle vivant, la première source permettant de corriger les défauts de la seconde. Seuls, les élèves ayant obtenu la maîtrise de l’antique, pouvaient travailler le modèle nu, suivant une attitude déterminée par le professeur.
Malgré la continuité de l’enseignement académique, la perception et l’interprétation diffèrent sur les deux siècles : insistance sur le volume et la profondeur au 17e siècle, travail sur la précision anatomique et la ligne au siècle suivant.
L’Académie royale de Peinture et de Sculpture est fermée en 1793 et est remplacée en 1794 par l’Institut qui deviendra par la suite l’Académie des Beaux-Arts puis, l’Institut de France tel que nous le connaissons aujourd’hui.
L’exposition présente cent dessins, soit un sixième de la collection de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, unique collection au monde provenant des professeurs, pour la période 1660-1720, et de certains élèves pour les années 1750-1790.
Suivant un parcours d’abord chronologique puis thématique, les académies évoqueront l’équipe de Le Brun et de Versailles (Champaigne, Coypel, Jouvenet, Lafosse, Mignard) puis les artistes de la fin du règne de Louis XIV avec Largillierre et Rigaud pour aboutir au Siècle des Lumières avec la génération rocaille (Boucher, Natoire, Nattier, Van Loo) et celle de l’Antiquité retrouvée (Vincent, Brenet, Gros, Drouais).
Exposition »Nus Académiques » à la Galerie des beaux-arts jusqu’au lundi 31 janvier 2011 – tous les jours de 11h00 à 18h00 Sauf mardi et jours fériés – Place du Colonel Raynal 33000 Bordeaux