Dimanche 20 Mai devait se dérouler la toute première gay pride de Kiev accompagnée de son festival KyivPride.
Malheureusement par crainte pour la sécurité de ses participants et constatant le manque manifeste de mobilisation de la part des services de police censés les protéger,le comité d’organisation a préféré annuler le défilé une demi heure avant qu’il ne démarre.
»Suite à la recommandation formulée par Amnesty International, qui suit les questions de sécurité lors des manifestations publiques prévues dans le cadre de la KievPride du 19 au 21 Mai, nous avons décidé de renoncer à la parade » a déclaré Taras Karasiychuk, président du comité d’organisation KievPride 2012, lors d’une conférence de presse perturbée notamment par des individus masqué et armés de bombes lacrymogènes. Karasiychuck a par ailleurs précisé qu’un »grand nombre d’organisations nationalistes et religieuses » était sur le point d’investir la marche, malgré que le lieu de son déroulement ait été gardé secret.
Dans un communiqué, l’ONG estime à 500 le nombre de hooligans d’extrême-droite partis en guerre contre la Marche ce jour là. Elle rapporte par ailleurs que deux militants ont été battus par une dizaine de jeunes armés de bombes lacrymogènes après que la Police ait évacué la Marche.
»Il était clair dès le départ que la police de Kiev ne voulait pas que cette marche ait lieu. Sa réticence à s’engager et à proposer des mesures de sécurité adéquates sur place afin de protéger les manifestants a évéillé chez les organisateurs des craintes pour leur sécurité », a regretté Max Tucker, de Amnesty International en Ukraine, avant d’ajouter que »les autorités de Kiev et la police doivent travailler davantage afin de faire en sorte que l’année prochaine les participants de la marche soient sûrs qu’ils seront protégés ».
Amnesty International a également exprimé sa profonde préoccupation au sujet de l’appui exprimé Mercredi par un comité parlementaire à un projet de loi restreignant la »promotion de l’homosexualité », à l’instar de la loi adoptée récemment à Moscou.
»L’adoption de ce projet de loi va à l’encontre des obligations internationales de l’Ukraine visant à protéger le droit à la liberté d’expression et à interdire la discrimination » a déclaré Tucker à ce sujet.
Amnesty International appelle le Parlement ukrainien à rejeter le projet de loi et à faire en sorte que l’Ukraine protège et respecte les droits des gay, lesbiennes et bisexuels, sans discrimination aucune.
