Dans un entretien accordé au quotidien La-Croix ce Mardi 11 Septembre, la ministre de la Justice Christiane Taubira définit les »grandes lignes » du projet d’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels.
Sur un ton entendu elle explique ainsi que »le projet de loi va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté. Nous ouvrirons donc l’adoption aux couples homosexuels et ce, dans un cadre identique à celui actuellement en vigueur. Ils pourront, comme les autres, adopter de façon individuelle ou conjointe ». elle souligne en outre le fait que »les personnes homosexuelles désireuses de devenir »parents » de l’enfant biologique de leur conjoint pourront accéder à la procédure d’adoption dans les mêmes conditions que les hétérosexuels ».
Pourtant une ombre d’envergure vient noircir le tableau: la Garde des sceaux finit par nous apprendre que l’accès à la procréation médicale assistée (PMA) pour les couples de lesbennes ne figurera pas sur le projet de loi, car jugée « hors de son périmètre » alors même que François Hollande s’y était montré favorable lors de sa campagne présidentielle: »notre projet de loi est très clair : l’accès à la PMA ne rentre pas dans son périmètre. Quant à la gestation pour autrui, elle ne sera pas légalisée ».
Même si de son côté la ministre de la famille Dominique Bertinotti a promptement temporisé les déclarations de Christiane Taubira, indiquant que les choses étaient en fait loin d’être aussi finalisées, l’inquiétude des associations LGBT, qui par ailleurs n’ont pas encore toutes été entendues, est devenue subitement palpable.
L’ANT (Association Nationale Transgenre) par exemple, a fait part de son indignation suite à sa lecture des propos qu’elle à lus dans La-Croix: »En annonçant ainsi que les lesbiennes n’auront pas de droit à la PMA et que cette aide restera réservée aux couples hétérosexuels, la ministre de la Justice du gouvernement Ayrault annonce que, pour les personnes LGBT, l’égalité des droits aura des limites au mépris de l’esprit et des valeurs républicaines ».
Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT, demande quant à lui à ce que que la Chancellerie rectifie d’urgence cette aberration et reçoivent le plus rapidement possible l’Inter-LGBT et les associations homoparentales.
Enfin, Jean-Luc Romero, président d’Élus Locaux Contre le Sida (ELCS), estime que le projet reste un »progrès sociétal important » mais que celui-ci doit »aussi prévoir l’accès la procréation médicalement assistée » pour que l’égalité des droits soit complète.