Il suffit qu’un évêque, en l’occurence celui de Lyon, fasse le lien entre mariage homosexuel et polygamie pour que d’autres obscurs opposants s’emparent de l’énormité et la reprennent à leur compte.
Dans l’édito de son bulletin municipal d’Octobre, intitulé »Non! », le maire du 8ème arrondissement François Lebel va même encore plus loin, en évoquant »les dérives » que ce mariage est susceptible selon lui d’entraîner. Les mots »pédophilie » et »inceste » sont lâchés…(sic!)
»J’ai le devoir d’informer les habitants du 8ème arrondissement que je ne procèderai personnellement à aucun mariage de cette nature » prévient-il tout en précisant que d’autres officiers de l’Etat-civil s’en chargeront. Puis il poursuit: »La reproduction sexuée est une constante du règne animal depuis des millions d’années et c’est pourquoi l’union entre deux sexes différents, le mariage, est l’objet d’une ritualisation, partout et toujours, depuis l’origine même de l’espèce humaine et même pré-humaine. Si le tabou immémorial du mariage hétérosexuel vient à sauter, qui et quoi s’opposera à ce que d’autres tabous le concernant, bien moins anciens, bien moins universels ne tombent à leur tour? Par exemple, comment s’opposer demain à la polygamie en France […], Et pourquoi interdire plus avant les mariages consanguins, la pédophilie, l’inceste qui sont encore monnaie courante dans le monde? »
Ces déclarations innacceptables ont immédiatement suscité l’indignation aussi bien à droite qu’à gauche. Le maire UMP du 1er arrondissement de Paris a ainsi fait savoir qu’il ne partageait bien évidemment pas ce point de vue, qu’il juge impropre à faire progresser le débat sur la loi tandis que le député UMP Franck Riester, qui a récemment fait son coming-out, a sur twitter fermement condamné ces allégations qu’il considère comme »indignes d’un élu de la République ».
A gauche le maire de Paris Bertrand Delanoë a clairement identifié les propos de François Lebel comme délit d’injure envers les homosexuels. Dans un communiqué il écrit que: »l’assimilation d’une union librement consentie à des crimes tels que l’inceste ou la pédophilie excède très largement le cadre du débat républicain. Elle constitue à la fois une faute morale et répréhensible sur le plan pénal » écrit-il.
