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Débat sur le mariage pour tous: l’abbé de la Morandais dévoile sa vision particulière de l’homosexualité

La patience de Najat Vallaud-Belkacem a probablement été mise à rude épreuve ce Dimanche 6 Janvier 2007 à 19h10 sur BFM TV, alors qu’elle était l’invitée d’Olivier Mazerolle en compagnie du père Alain Maillard de la Morandais pour un mini-débat concernant le mariage pour tous.

Ce dernier, qui en Juillet dernier à titre personnel s’était pourtant déclaré favorable au projet de loi, a cette-fois-ci décidé de préciser un positionnement résolument contre, en alignant malheureusement les poncifs les plus nauséabonds.

Faisant remarquer à la ministre des Droits des femmes qu’elle utilise très volontiers l’expression d’ »avancée » pour parler du projet de loi sur le mariage ouvert à tous, le religieux a ainsi préféré au contraire évoquer un profond malaise contre lequel il a décidé de  »combattre »:  »On est en pleine décadence morale. Il n’y a plus de repères…/… On ne sait plus où est le bien et le mal, on ne sait plus si c’est un homme ou une femme, s’il est bi ou hétéro… »

 »Qu’est-ce que ça peut bien faire? » aurait pu alors répondre Najat Vallaud-Belkacem, mais celle-ci a préfèré jouer de subtilité, en demandant  »Est-ce que vous considérez qu’une orientation sexuelle serait le bien quand une autre serait le mal? »

Réponse immédiate de L’abbé:  »Ce que je sais des homosexuels et j’en connais, c’est qu’ils le vivent souvent comme une blessure et qu’ils aimeraient bien ne pas l’être », avant de prendre la ministre directement à parti:  »Vous êtes mariée, vous auriez des enfants, vous seriez enchantée qu’un de vos enfants soit lesbienne, ou homosexuel? Entre nous. Les yeux dans les yeux… »

Surgissent alors les fantômes du mythe de l’homosexualité comme maladie (elle n’est pourtant plus considérée comme telle depuis 1990): le religieux n’hésite pas à parler des homosexuel(le)s comme de malades qui se sont éloignés du droit chemin:  »Je ne vais pas vous dire qu’il faut les guérir bien entendu. Mais quand on voit une femme comme vous avec votre sourire et votre charme de petite fille modèle, on a envie de se dire que les gay devraient se convertir tout de suite » (sic: pour lui c’est sûr il y en a un qui fait la femme et l’autre l’homme).

Interdite mais toujours courtoise et souriante face à un homme affable, hautain et sûr de lui, Najat Vallaud-Belkacem a réussi à conserver un vrai panache face à des propos qui avaient de quoi laisser sans voix, même si elle a pu faire l’ »erreur » à un moment donné, de parler de l’homosexualité comme de quelque chose qu’on  »avoue » (rappelons que ce n’est toujours pas un crime).

Très justement elle a par exemple fait remarquer à un interlocuteur visiblement sourd, que si certains vivent leur homosexualité comme une souffrance, c’est en grande partie à cause de la stigmatisation que la société fait peser sur eux, et que le projet de loi pour le mariage pour tous contribuera à combattre cette situation.

Terrassant son contradicteur à cours d’arguments, la ministre a conclu en rappelant simplement les trois commandements de la devise républicaine, qu’elle aimerait voir appliquer à tous:  »Liberté de vivre sa vie comme on l’entend. Égalité entre les couples quelle que soit l’orientation sexuelle. Fraternité dans le sens acceptation des autres », et elle ajoute:  »arrêt de cette stigmatisation et de cette opprobre sociale. On n’en peut plus »

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