Le Transgender Day Of Remembrance (T-DOR) a vu le jour en 1999 pour rendre hommage à Rita Hester, femme trans afro-américaine odieusement assassinée le 28 novembre 1998.
Depuis 15 ans, la communauté trans organise la Journée International du Souvenir Trans pour rendre hommage à toutes les victimes de transphobie.
Cette année, comme toutes les autres, nous serons nombreux et nombreuses, partout dans le monde pour rappeler à quel point les personnes trans sont la cible d’actes barbares. Les chiffres des meurtres transphobes sont terrifiants : cette année 238* assassinats ont été recensés, ce qui correspond à presque à 20% de plus de personnes assassinées par rapport à l’année dernière. Ces personnes ont été tuées dans 29 pays dans les 12 derniers mois. La plus part de ces crimes odieux ont été commis au Brésil (95), au Mexique (40), et aux Etats Unis (16), suivis par le Venezuela (15), le Honduras (12), la Colombie (12) et Le Salvator (5). En Asie, c’est en Inde que l’on recense le plus de cas d’homicides (8). En Europe c’est la Turquie (5) et l’Italie (5) qui détiennent le triste record.
En France on se souvient de l’assassinat de Mylène, sauvage agression à coups de marteau, perpétrée à Limoges au mois de juillet. TransGender Europe, la fédération européenne des associations de défense des personnes transgenres, rappelle en effet que ces meurtres sont souvent extrêmement violents, comportant des tortures et des mutilations.
La violence de ces meurtres révèle l’intensité de la haine qui se manifeste parfois à l’égard des personnes Trans. Pourtant, dans le même temps, les personnes Trans sont de mieux en mieux intégrées dans la société. Un nombre croissant d’entre elles sont étudiant-e-s, demandeuses d’emploi (hélas aussi !), retraité-e-s ou simplement exerçant une activité professionnelle. Ceci ne pourrait se faire sans une attitude bienveillante de la société civile.
Aussi, entre haine et bienveillance, la loi doit apporter un cadre protecteur aux citoyen-ne-s et favoriser l’épanouissement de leurs activités économiques et sociales. Vis-à-vis des actes hostiles, nous nous réjouissons que la transphobie soit à présent reconnue comme une discrimination, au même titre que celles commises en raison de l’origine, de la religion ou de l’orientation sexuelle. Mais les difficultés rencontrées par les personnes Trans pour mettre à jour leurs documents d’identités demeurent. Elles sont injustifiées et désuètes. Elles empoisonnent la vie des personnes Trans mais sont aussi une source de problèmes inutiles pour les entreprises et les administrations. Une loi protectrice doit voir le jour en France pour respecter les droits humains des personnes concernées.
Le T-DOR est un moment de recueillement mais aussi l’opportunité de dénoncer les discriminations et les violences subies par la communauté trans et pour ces raisons l’Inter-LGBT soutient l’événement organisé par l’Association Acceptess-t. Cet événement aura lieu mercredi 20 novembre à partir de 17h30, place de la Bastille.
*Sources : Transgender Europe’s Trans MurderMonitoring Project