Le 12 décembre dernier, la direction générale de l’association a présenté aux salariés et à leurs représentants la nécessité de mettre en oeuvre un plan de sauvegarde de l’emploi, touchant 65 postes (sur les 460 que compte aujourd’hui l’association). C’est un véritable coup dur pour la première association française de lutte contre le sida, et en premier lieu pour les salarié(e)s concerné(e)s.
Dans un communiqué daté du 17 Décembre l’association exprime ses profonds regrets, et pointe du doigt le désengagement progressif de l’Etat dans le financement de nos actions. Actions qui relèvent pourtant des missions fondamentales de santé publique.
»Dans un contexte économique particulièrement difficile pour l’ensemble du secteur associatif[1], AIDES n’a malheureusement pas été épargnée » rapporte l’association. »Cette annonce par la direction d’un projet de PSE intervient après plusieurs années de baisse constante des financements publics centraux et des crédits d’intervention. Réduits d’environ 5 à 10% par an depuis trois ans, ces crédits n’ont pu être suffisamment compensés par les différents leviers de collecte de fonds privés déployés par l’association. Alors même que les récents chiffres publiés par l’InVS font état d’une épidémie encore très active parmi les publics les plus vulnérables, cette baisse de financements publics est en totale contradiction avec les objectifs de fin d’épidémie du gouvernement. C’est en effet à la demande de l’Etat que AIDES a fait le choix d’accroître son activité sur le terrain, à commencer par le développement remarquable de ses actions de dépistage rapide ».
AIDES rappelle par ailleurs qu’elle a réalisé plus de 35.000 tests rapides en 2013, avec une efficacité 2 à 4 fois supérieure aux structures de dépistage classique. »L’association assume là une part non négligeable des missions de l’Etat. Or, contrairement aux engagements initiaux des pouvoirs publics, ce surplus d’activité n’a jamais été financé à la hauteur des besoins. Pour exemple, chaque test rapide réalisé par AIDES représente un sur-coût global de l’ordre de 42 euros. Sur ces 42 euros, les pouvoirs publics n’en prennent en charge que… 25, le reste étant financé sur les fonds propres de l’association. Ce sous-financement est en partie responsable de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui ».
Face à cette situation, la direction générale a dû faire des choix, forcément difficiles. »Il a été décidé de maintenir au maximum les actions de terrain en réduisant les effectifs des fonctions support, pourtant nécessaires à la pleine efficacité des actions menées. »
AIDES fait part de ses plus profonds regrets à toutes celles et tous ceux qui se battent à ses côtés pour faire reculer l’épidémie, face à ce qui peut leur apparaître comme une véritable injustice. Chacun(e) des salarié(e)s concerné(e)s a en effet activement contribué aux résultats historiques obtenus par l’association tout au long de ces trente dernières années.
»C’est une page noire de notre histoire qui s’écrit aujourd’hui. Une décision d’autant plus difficile à prendre que AIDES s’est toujours battue pour des politiques sociales plus justes et une meilleure prise en compte des droits et des besoins des personnes. La direction proposera un certain nombre de mesures afin de soutenir le reclassement et l’accompagnement des salarié(e)s concerné(e)s dans les meilleures conditions possibles ».
[1] 40.000 suppressions d’emplois prévus en 2014 :