Le mathématicien Alan Turing, considéré comme le père de l’informatique moderne et dont on estime que le travail sur le code Enigma à Bletchley Park a contribué à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale, a été officiellement gracié ce Mardi 24 Décembre par la reine Elizabeth II, presque 60 ans après son suicide par empoisonnement au cyanure à l’âge de 41 ans, survenu deux ans après sa condamnation en 1952 pour »outrage aux bonnes moeurs », soldé par une castration chimique en raison de son homosexualité. Le scientifique avait été reconnu coupable de »grossière indécence » avec un homme.
Le pardon royal est généralement accordé lorsque l’innocence de la personne condamnée est finalement établie et qu’une personne proche, comme un membre de la famille en a formulé la demande. Dans le cas de Turing cela n’a exceptionnellement pas été nécessaire. Une campagne soutenue par de nombreux scientifiques et une pétition émanant du gouvernement, signée par plus de 37 000 personnes a en outre permis son acquittement posthume.
Le secrétaire à la Justice Chris Grayling a déclaré que »son parcours a été assombri par sa condamnation pour activité homosexuelle, une sentence que nous considérons à présent comme injuste et discriminatoire, désormais abrogée. Le docteur Turing mérite qu’on se souvienne de lui et qu’on reconnaisse sa contribution fantastique à l’effort de guerre et ce qu’il a légué à la science. La réhabilitation de la Reine est un hommage à un homme exceptionnel ».