Communiqu – 11 avril 2014
Fin de l’interdiction des soins funraires pour les personnes
sropositives :
Une dernire victoire de Dominique Baudis, Dfenseur des droits
C’est avec une
profonde tristesse que AIDES a appris la disparition de Dominique Baudis,
premier Dfenseur des droits. AIDES salue son ultime victoire contre l’une des
discriminations les plus violentes faites l’gard des personnes porteuses du
VIH ou d’une hpatite virale : l’interdiction de soins funraires.
Le 4 mars
dernier, Dominique Baudis adressait un courrier la Ministre des Affaires
sociales et de la Sant lui demandant d’« agir
au plus vite » pour lever cette interdiction. Par une rponse en date
du 24 mars (lettre jointe ce communiqu), Marisol Touraine valide les
conclusions du Dfenseur des droits et annonce la mise en place d’un nouveau
cadre rglementaire permettant enfin de prodiguer aux personnes sropositives
les soins de conservation dont ils taient privs depuis 1986.
Voil de nombreuses annes maintenant
que AIDES et plusieurs associations de lutte contre le sida se mobilisent[1],
contre ce qui apparat comme une ultime discrimination des personnes
sropositives : la discrimination post-mortem. Le Conseil National du Sida
avait lui-mme point du doigt le caractre infond, pour ne pas dire anachronique,
de ce morbide hritage des annes 80. Il
y a quelques mois, Jean Luc Romero lanait une ptition afin de relancer cette
question et de sensibiliser l’opinion publique. Recueillant plus de 92000
signatures en quelques semaines, cette ptition a permis de remettre un coup de projecteur sur cette interdiction
absurde et terriblement stigmatisante pour le dfunt et ses proches. En
parallle, en fvrier 2014, l’Inspection Gnrale des Affaires Sociales et
l’Inspection Gnrale de l’Administration (IGAS-IGA) rendaient public un rapport
trs attendu. Ce rapport, en plaidant pour une volution rglementaire des
pratiques de la thanatopraxie, se prononait dj pour la leve de l’interdiction
des soins funraires.
« C’est
une trs bonne nouvelle car elle mettra enfin un terme une discrimination
insoutenable pour les personnes, leurs familles et leurs amis » confie Bruno Spire, prsident de
AIDES. « Personne ne peut imaginer la
violence que reprsente cette privation de deuil pour les proches, qui ne
pouvaient faire leurs adieux dans des conditions dignes. »
Au nom de toutes les personnes
sropositives nous saluons l’engagement d’un combattant infatigable pour les
droits humains, et lui disons MERCI.