Les conservateurs slovaques ne sont pas parvenus à renforcer l’interdiction constitutionnelle du mariage homosexuel, lors du référendum d’initiative populaire organisé samedi. Le scrutin a été déclaré invalide en raison d’un taux de participation trop faible, selon des résultats portant sur 94 % des circonscriptions, communiqués par l’office national des statistiques (SUSR).
Un peu plus de 21 % des 4,4 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, alors que la barre requise était de 50 %.
Les Slovaques étaient appelés à voter ce samedi lors d’un référendum contre le mariage homosexuel et pour la « protection de la famille traditionnelle ».
Les Slovaques étaient invités à répondre à trois questions: sur le mariage entre personnes de même sexe, sur l’adoption d’enfants par des couples ou des groupes de même sexe, et sur le droit des parents de refuser que leurs enfants assistent à des cours sur la sexualité ou l’euthanasie.
« Nous avons voté trois fois oui. Le mariage doit être réservé à un homme et une femme. Seule une famille traditionnelle devrait avoir le droit d’adopter et d’élever des enfants », a déclaré à l’AFP Robert Godal, 38 ans, après avoir voté dans un bureau à Bratislava en compagnie de sa femme et de leurs deux enfants.
« Ce référendum n’est pas dirigé contre les gays. Ce n’est pas leur faute, laissons les vivre ensemble, mais non pas en tant que couple marié, c’est bon juste pour un homme et une femme », a estimé Anna, une retraitée.
Alors que le référendum est a priori inutile – la Slovaquie n’autorise ni le mariage entre personnes de même sexe, ni même leur union civile – la campagne a révélé des réserves de haine à l’égard des homosexuels dans ce pays de l’UE de 5,4 millions d’habitants, dont plus de 80% se disent chrétiens et 70% catholiques.
L’été dernier, 400.000 signatures ont été recueillies pour demander la consultation.
Amnesty International a mis en garde contre « un recul significatif de la Slovaquie » et une possible violation de la convention des Nations Unies sur la discrimination contre les femmes.
Source AFP