Jeudi soir dernier lors du conseil municipal, l’association Couleurs Gaies dénoncait le manque d’implication de Dominique Gros (PS), maire de Metz, et de la majorité municipale en faveur de la lutte contre l’homophobie. C’est bâillonnés que certains membres de l’association ont manifesté leur colère pendant le conseil municipal. « Nous souhaitons que la ville de Metz s’engage plus en matière de lutte contre l’homophobie » a déclaré aujourd’hui le président de l’association sur les réseaux sociaux.
« Sans soutien logistique » ni « soutien politique » de la part de la ville de Metz, l’association Couleurs Gaies pointe également du doigt le manque de soutien financier de la part de la municipalité. En effet, la ville de Nancy a versé 10 000? à une association similaire en 2015, alors que Couleurs Gaies n’a été bénéficiaire que de 3 000?. « La ville de Metz n’est pas du tout à la hauteur dans le domaine de la lutte contre l’homophobie », réitère Mathieu Gatipon-Bachette, président de l’association.
Le maire (UMP) de Woippy va apportrer l’aide de sa ville
Ayant engagé une demande de soutien auprès du maire de Metz, c’est une fin de non-recevoir qui a été adressée à l’association. Par ailleurs, en réaction au manque d’engagement de la municipalité, un autre courrier a été envoyé à la mairie interdisant aux élus toute participation à la Marche des fiertés qui aura lieu le 13 juin dans le centre-ville de Metz. Sans réponse. « Un tel mépris pour une partie de la population est méprisable », affirme M. Gatipon-Bachette face à l’absence de réponse de la part de M. le Maire. A Metz, la Marche des fiertés attire chaque année des milliers de personens. Cette année, elle aura lieu le 13 juin dans le centre-ville.
Un manque de soutien qui sera comblé par la ville de Woippy. Voisine de Metz, la municipalité gérée par le sénateur-maire UMP François Grosdidier aidera l’événement sur le plan logistique et matériel. Un divorce désormais consommé entre la communauté gay et le maire PS de Metz. Les relations sont tendues depuis la prise de la ville par la gauche en 2008. Déjà glaciales sous la mandature de la droite qui avait interdit à la « gay-pride » de passer dans les rues du centre-ville, elles ne se sont finalement pas améliorées. « On pensait que la gauche allait prendre les choses en main et créer de bonnes relations avec les assocations LGBT comme c’est souvent le cas dans les villes gérées par la gauche » assure un homosexuel messin qui a voté socialiste « par défaut ».
« La candidate de la droite avait affirmé son soutien sur le papier mais a été peu engagée au quotidien sur ces question, le FN est par essence plutôt hostile à la cause gay notamment à Metz et le maire sotant de gauche est conservateur » déplore-t-il à propos des dernières municipales. Du côté de la majorité socialiste, un élu qui préfère garder l’anonymat assure que Dominique Gros « n’est pas très ouvert sur le sujet. Respectueux mais il ne s’étend peu sur les sujets sociétaux, notamment ceux en lien avec l’homosexualité ». Assumant être « catho de gauche », le maire PS est en effet décrit comme plutôt conservateur. Très peu bavard sur le sujet brûlant du mariage homosexuel en 2012 et en 2013, il ne s’est pas engagé en tête des cortèges pro-mariage et pro-adoption.
Source : Loractu