Le président du Paris Football Gay a indiqué dimanche qu’il allait porter plainte pour une agression homophobe dont il a raconté à l’AFP avoir été victime avec son mari dans la nuit de samedi à dimanche à Paris, commise notamment à «coups d’antenne de voiture».
Julien Pontes a expliqué avoir entendu une injure homophobe lors de cette agression commise, selon lui, devant le domicile du couple qui rentrait de soirée, par un groupe de trois jeunes agresseurs à qui il avait refusé une cigarette.
Des photos de son visage marqué par des traces de coups au niveau du cou, du nez et de la tempe, prises à l’hôpital Saint-Antoine, ont été diffusées sur la page Facebook du club amateur.
«Je rentrais avec mon mari un peu avant 1h à notre domicile dans le XIe. Je terminais ma cigarette. Trois jeunes gens arrivent pour me demander une cigarette. Ils étaient un peu chauds. L’un d’eux avait un objet à la main. l’ambiance n’était pas amicale», a raconté à l’AFP Julien Pontes. «Je les voyais venir», a-t-il dit. Décrivant une attitude d’intimidation, il refuse de céder. «On a encore le droit d’être avec son mari et de terminer une cigarette devant chez soi, sans être embêté», a-t-il expliqué.
«On sent le poids de la haine dans les coups»
«J’ai refusé. Bing, c’est parti. Mon mari a voulu rentrer, mais l’un l’a suivi dans le hall. Un autre me tenait la tête par derrière. Je lui disais « Me touche pas, me touche pas ». J’ai pris des grands coups d’antenne de voiture sur la carotide, sur le nez, sur la tête. On sent le poids de la haine dans les coups», a raconté le président du Paris Foot Gay, club amateur et association qui lutte contre l’homophobie dans le foot et le sport.
«C’est le reflet d’un état dangereux de la société pour nous»
Julien Pontes dit avoir entendu une injure homophobe avant que ses agresseurs ne partent au courant. «On est allé au commissariat qui nous a orienté vers les urgences pour établir les certificats médicaux. On va porter plainte ce soir [dimanche], a-t-il ajouté. «C’est une agression qui s’est passée dans le cadre privé, pas en tant que président du Paris Foot Gay. Mais c’est le reflet d’un état dangereux de la société pour nous», a ajouté le responsable associatif.
«Je revis ce qu’a vécu Mélanie Hennique. Le mode opératoire est tellement banal. C’est de l’homophobie tellement banale…», a ajouté Julien Pontes. La nageuse de l’équipe de France Mélanie Hénique a porté plainte début juillet après avoir été victime d’injures homophobes et rouée de coups à Amiens par des agresseurs qui avaient également demandé des cigarettes.
Sollicitée par l’AFP, la préfecture de police a indiqué être dans l’impossibilité de commenter, tant qu’elle n’avait pas été saisie d’une plainte.
Sur Twitter, quelques personnalités comme le député Yves Jego ou le maire adjoint de Paris Christophe Najdovski ont apporté leur soutien à Julien Pontes.
Source AFP