Dans l’avion le ramenant dans la nuit de dimanche à lundi vers Rome, le chef de l’Eglise catholique a estimé qu’un fonctionnaire ou un dépositaire de l’autorité publique devait être autorisé à s’abstenir d’accomplir des actes allant à l’encontre de ses convictions religieuses.
François répondait à une question posée par un journaliste sur Kim Davis, cette employée des greffes d’un comté du Kentucky qui a été arrêtée pour outrage à magistrat et écrouée au début du mois pour avoir refusé de délivrer des certificats de mariage à des couples homosexuels malgré l’arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a légalisé fin juin le mariage homosexuel dans l’ensemble des Etats de l’Union.
« L’objection de conscience doit s’intégrer à toute structure judiciaire parce qu’elle est un droit », a-t-il dit.
« Si on n’autorise pas autrui à être objecteur de conscience, on le prive d’un droit », a-t-il insisté.
Le pape François a achevé par une messe en plein air devant des centaines de milliers de personnes dimanche à Philadelphie sa visite aux Etats-Unis, marquée par ses prises de position en faveur de l’immigration ou de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le souverain pontife, âgé de 78 ans, a également fait quelques allusions à la position de l’Eglise catholique sur le mariage homosexuel, exprimant notamment des inquiétudes quant aux modifications « juridiques » de la définition de la famille. Mais il a pour l’essentiel évité ce thème qui fait l’objet d’un intense débat aux Etats-Unis.
On s’attendait ainsi à ce qu’il évoque samedi soir la question de la liberté religieuse, sur laquelle s’appuient les partisans de Kim Davis pour la défendre. Mais François s’est écarté des notes écrites de son discours et a opté pour des propos sur l’amour et l’importance des familles.
« Il a voulu construire des liens et non pas diviser, et ce sujet est l’un de ceux qui polarisent le plus la société américaine contemporaine », analyse Stephen Pope, qui enseigne la théologie au Boston College.
Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, l’a confirmé: le pape, a-t-il dit dimanche peu avant le départ de la délégation pontificale, « est venu ici pour délivrer un message positif. Il ne souhaite pas je pense s’inscrire dans des polémiques ou des débats. »
Source : L’Obs