« Vous et votre Eglise avez réussi à transformer notre vie d’homosexuels en enfer », affirme le prêtre dans cette lettre qu’il avait déjà évoquée, sans la diffuser. Elle avait été envoyée au pape le 3 octobre, deux jours avant un synode des évêques au Vatican consacré aux défis auxquels font face les familles.
Ce jour-là, ce haut fonctionnaire du Vatican, un théologien âgé de 43 ans, a avoué publiquement son homosexualité et présenté à la presse son compagnon, avec lequel il vit à Barcelone. L’évêque polonais dont il dépend l’a depuis suspendu, ce qui l’empêche de célébrer des messes et d’administrer des sacrements.
Le Vatican ne cède pas
« Si le salut que propose l’Eglise ne respecte pas la nature des homosexuels, eh bien je n’en veux pas », écrit-il dans ce courrier au pape. Il s’y propose aussi pour défendre les homosexuels et réveiller une « Eglise endormie », « pétrifiée dans ses doctrines inhumaines, sans miséricorde ni charité », une Eglise « qui ne sait que poursuivre et détruire la vie de millions de gays qui sont des personnes spirituelles ».
« L’Eglise, accuse-t-il encore, les a transformés en lépreux exclus comme si les hommes pouvaient choisir leur orientation » sexuelle. Le prêtre appelle du coup « tous les cardinaux, évêques et curés homosexuels à avoir le courage de laisser cette Eglise insensible, injuste et violente ». Depuis 2005, l’Eglise interdit que des hommes ayant des tendances homosexuelles soient ordonnés prêtres. Mais la mesure est diversement appliquée, de nombreux évêques préférant fermer les yeux, tant que la chasteté est respectée.
Avec son « coming out », M. Charamsa espérait influer sur le synode convoqué par le pape pour actualiser sa doctrine, mais la question de l’homosexualité n’y a été abordée que très brièvement, dans un document final approuvé dimanche, dans un paragraphe où il est précisé que l’Eglise « respecte » les homosexuels et condamne « toute discrimination injuste ».
Source : Charente Libre