Le début de l’affaire remonte au 30 décembre 2014, dans une entreprise de Fresnes-lès-Montauban, au sein de laquelle les moqueries sont courantes. Le prévenu, tout comme la victime, l’admettent : « on se taquine, on se charrie beaucoup » « Ça fait partie de l’ambiance », « dès qu’on peut se moquer, on se moque. » Là-bas, « il y a peu de pudeur », « on raconte ses conquêtes », « on parle de sexe »…
Ce jour-là, N.A., 25 ans, originaire de Lens, se moque, non pas de son collègue homosexuel, mais de l’homosexualité de façon générale. Les deux hommes s’énervent, en viennent aux mains. « Il a une vision de certaines pratiques qui est dévalorisante », a argué la victime devant la barre. « J’encaisse beaucoup mais j’explose en parole », a-t-il ajouté. « Et quand ça va trop loin, je me vexe, je m’emporte. » Ce jour-là, N.A. lui donne un coup de poing dans la figure, occasionnant une plaie de 2,5 cm proche de l’oil. Un témoin sépare alors les deux hommes mais ne sera pas entendu par les services de police.
Lors de l’audience, la possibilité que la victime ait fait des avances au prévenu, sur leur lieu de travail, a été évoquée. Le jeune homme aurait-il dragué l’autre jeune homme ? Il n’en a pas le souvenir. Pour le procureur de la République, cette affaire est tout bonnement « le reflet d’une incompréhension entre quelqu’un qui assume son homosexualité et quelqu’un qui, sans doute, ne peut supporter qu’un homosexuel s’intéresse à lui ». N.A. a écopé de 50 jours-amende à 10 EUR, et devra payer 300 EUR au titre du préjudice moral.
Source : La Voix du Nord