Oui, on peut aimer Dieu… et les hommes. C’est ce que pense notamment Krzysztof Charamsa, un ancien prêtre polonais, démis de ses fonctions l’an passé par le Vatican avec grand bruit, qui se livre sur sa nouvelle vie en Espagne avec son compagnon.
L’an passé, Krzysztof Charamsa faisait un coup d’éclat en réalisant son coming out pendant une conférence de presse au cours de laquelle il s’était présenté avec son amoureux, Eduardo. Une annonce qui intervenait à quelques heures seulement d’un synode sur la famille… Comme c’était malheureusement à prévoir, le Vatican l’a immédiatement démis de ses fonctions d’enseignant dans les universités pontificales et il a été suspendu de son rôle de prêtre. Un an plus tard, c’est à Barcelone qu’il vit avec son compagnon et il ne regrette rien. « Ici, je vis comme au paradis… et en free lance, puisque j’ai perdu mon travail », confie-t-il à VSD. Il est devenu écrivain et activiste pour les droits LGBT.
À 44 ans, cet homme de foi qui dit avoir ressenti « un devoir moral » à faire son coming out, n’hésite pas à remettre en cause la manière dont l’église catholique aborde la question de l’homosexualité, présentée comme une pathologie, avec ses ouailles et accuse : « L’Église a exclu une partie de l’humanité sur ce principe. Pourtant, au Vatican, beaucoup sont homos ou en couple. Et les diocèses protègent leur double vie (…) Ce catholicisme fermé et ignorant est aussi dangereux que le terrorisme. Il tue non pas physiquement mais psychologiquement », dit-il. Et Krzysztof Charamsa de pointer du doigt une vision uniquement sexuelle de ce qu’est l’amour ainsi que l’hypocrisie de l’Église, comme, par exemple, sur le sujet de la chasteté. « Un curé qui se masturbe tous les jours est supposé chaste ? », interroge-t-il.
Lui, l’amour, il l’a trouvé et n’a pas choisi que ce soit un homme. « Dieu m’a aidé en me faisant rencontrer l’amour. J’aime dire que ça fait suffisamment longtemps pour savoir que nous voulons passer notre vie ensemble », déclare Krzysztof Charamsa. Quant à son mariage, ce n’est plus qu’une question de logistique puisqu’en Espagne, le mariage pour tous est légal, mais qu’il n’arrive pas encore à récupérer des documents d’état civil depuis sa Pologne natale…
L’interview de Krzysztof Charamsa est à lire dans VSD, en kiosques le 24 novembre 2016.
Source : Pure People