Les New-Yorkais n’y croyaient plus. Dimanche, les habitants de la Grosse Pomme se sont engouffrés dans trois nouvelles stations de métro situées le long de la 2e avenue, un projet évoqué depuis… 1920. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les murs sont ornés d’oeuvres de plusieurs artistes, dont l’une représente un couple gay se tenant la main.
La photo reproduite par l’artiste Vik Muniz dans la station de la 72e rue a été prise il y a trois ans, un peu par hasard. Thor Stockman, 60 ans, et Patrick Kellogg, 47 ans, accompagnaient un ami quand un photographe a proposé de leur tirer le portrait. Ils imaginaient gagner un joli tirage à accrocher au mur, c’est sur celui du métro qu’ils se retrouvent aujourd’hui. Marié il y a trois ans et demi, le couple et son entourage a accueilli la nouvelle avec bonheur. « Une partie de moi aimerait que ça n’ait rien d’exceptionnel », glisse cependant Stockman à Associated Press.
« Un couple comme les autres »
La représentation d’un couple homosexuel dans la banalité du quotidien est une nouveauté à New York, estime en effet un spécialiste des rapports entre les arts et la culture LGBT. « L’homosexualité n’est pas le thème de l’oeuvre », explique Jonathan David Katz à l’agence de presse. « Au contraire, elle normalise la présence de l’homosexualité dans la structure même de la ville, ce qui est un message encore plus fort. »
Pour l’artiste Vik Muniz, le projet Perfect Strangers s’attache simplement à mettre en scène la diversité des New-Yorkais. « Ce sont des gens que vous pouvez vous attendre à croiser », répond l’artiste à Associated Press. « On peut s’attendre à voir des hommes se tenir la main » en sortant en ville, ajoute-t-il. L’âge et le physique du couple a également son importance. « Nos amis étaient contents de voir une oeuvre représentant un couple gay qui n’entre pas forcément dans les canons de la beauté et de la minceur », raconte Patrick Kellogg. « Un couple comme les autres », renchérit son mari.
Source : L’Express