Il était question de « conscience et d’humanité ». Au nom de la France, Michel Duffour, secrétaire d’Etat au Patrimoine, bras droit de Catherine Tasca, a lancé un vibrant appel à la lutte contre l’intolérance sous toutes ses formes. Le ministre qui intervenait au cours d’un colloque international, a estimé que « l’intolérance est partout une menace dans le monde ». « Les anti-valeurs sont universelles », a-t-il déploré.
Courageusement, Michel Duffour a reconnu que la société française est, elle aussi, confrontée au fléau. « Elle est traversée par la multiplicité des formes de ce phénomène : qu’il s’agisse du choix de sa sexualité ou de regarder en face les inégalités sociales », a dit le ministre.
« Aussi singulières que soient chacune des manifestations de l’intolérance, toutes consistent à opprimer les individus en bafouant leur dignité, leur égalité et l’exercice concret de leur liberté ». On applaudit.
Michel Duffour a également abordé la question délicate du communautarisme, et notamment gay avec cette mise en garde : « le communautarisme permet certes de se mettre à l’abri des pires des agressions que suscitent une origine, un choix sexuel ou une appartenance religieuse. Mais pouvoir cohabiter sans échanger avec les autres, est-ce vraiment une victoire ? Plus encore, il y a une forme de tolérance qui dessert ce qui est toléré… ».
« Condorcet souligne que la tolérance s’apparente parfois à une permission donnée par des hommes à d’autres hommes. Sous cette forme, elle comporte donc immanquablement une part de condescendance et de mépris. Elle est la perpétuation déguisée d’une domination, d’une supériorité illégitime ».
Et Michel Duffour de plaider pour le « respect authentique préférable à cette figure de la tolérance ».
Visiblement, le ministre n’a rien à apprendre du « parler vrai ». L’exercice est d’autant plus périlleux sur la scène internationale. Chapeau !