« La bétise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini ». C’est à un toucher rectal du troisième millénaire, en 1974 plus exactement, que l’American Psychiatric Association n’a plus définit l’homosexualité comme une maladie ni une perversion. Les personnes homosexuelles nées avant 1974 étaient donc, littéralement, des « malades et des pervers », celles nées par la suite, d’un coup de baguette symbolique, ne l’étant plus. La belle histoire. Espérons d’ailleurs qu’un jour, à cause d’une démographie galopante par exemple, l’hétérosexualité ne deviennent pas une maladie, mentale ou pas, ni une perversion. Cette date qui fait tâche de sens, est à rapprocher de deux autres. Celle des événements américain de Stonewall (une émeute pour le droit des homosexuels) en 1969, qui est à l’origine du mouvement de libération des lesbiennes et gays américains ; et celle, du 10 mars 1971 pendant laquelle les futurs militants français du FHAR zappèrent une émission radiophonique de Ménie Grégoire sur l’homosexualité « ce douloureux problème », diffusée en direct depuis la salle Pleyel. Ces dates symboliques, avec d’autres, originent et fondent le mouvement de revendication des lesbiennes et des gays. Cette affranchissement des homosexuels remonte donc à une trentaine d’année. Cette Histoire est donc en train de s’écrire.
« Nous naissons et grandissons dans un monde homophobe qui nous rejette avec violence. Que faisons nous de cette violence reçue ? ». Cette question, Eric Lamien et Joseph Marie Hulewicz nous la pose (Triangul’ère N°2). « Violence des injures, violences physiques. Violence de la propagande anti-homosexuelle. Mais surtout, violence du silence. Partout et depuis le début : à la maison ; à l’école, à travers les programmes et dans les cours de récréation ; à la télévision, dans les églises, temples, synagogues et mosquées ; au travail ; dans la rue ; dans les maisons de retraite et jusqu’au cimetière. Partout. Tableau exagéré ? Non. La violence du silence, nous l’avons tous et toutes éprouvée avant même d’avoir conscience qu’elle cherchait à nous anéantir ».
Selon Colin Spencer dans son Histoire de l’homosexualité (édition Le Pré aux Clercs 19999), sur deux cent deux pays du monde, l’homosexualité est illégale dans soixante-quatorze. Cent quarante-quatre pays n’accordent aucun droits aux lesbiennes et aux gays. Dans les cinquante-trois pays ou l’homosexualité est illégale, la culture dominante est islamique, ou bien sont d’anciennes pays communistes ou encore d’anciennes colonies britannique. Dans quatre-vingt-dix-huit pays, l’homosexualité n’est pas illégale, mais aucune loi ne la protège de discrimination et la majorité sexuelle varie suivant les relations hétéro ou homo sexuelles. Les mouvement gays sont présents dans cinquante-six pays et six pays protègent les homosexuels contre les discrimination. Protections qui existent dans certains états et provinces des États-Unis, de l’Australie et du Canada.
En Iran, en Afghanistan, en Arabie Saoudite, au Pakistan, à Bahreïn, au Qatar, en Mauritanie, au Soudan, en Tchétchénie et au Yémen, l’homosexualité est passible de la peine de mort. Le magazine gay anglais « Attitude » évoquait récemment le supplice prévu par les talibans afghans contre les homos : « Enterrés vivants sous un mur de pierres qui s’écroule sur eux sous les chenilles des tanks. » Il ne fait pas bon non plus être lesbienne en Roumanie ou en Ukraine, pays où l’homosexualité reste sévèrement pénalisée. Aux Etats-Unis, les brutalités policières à l’encontre des gays sont régulièrement dénoncées par Amnesty International, qui a révélé l’usage dans les prisons d’Old Parish (Louisiane) de ceintures électrocutantes contre les prisonniers atteints du VIH . Au Zimbabwe, le président Robert Mugabe a dénié tout droit aux homosexuels. En Malaisie la sodomie est passible de flagellation et de vingt ans d’emprisonnement. Quant à l’Autriche, onze hommes y étaient inculpés en 1999 au nom d’un article du code pénal qui interdit les relations homosexuelles entre un homme de plus de 18 ans et un homme de moins de 18 ans.
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