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Moi aussi, j’ai décidé d’être hors milieu

Mon meilleur ami me l’a annoncé hier, ça y est, il a trouvé l’homme de sa vie et ce mec est hors milieu. Moi, aussi naïf que Laura Hingals descendant de sa petite maison dans la prairie, je lui fais « Le milieu de quoi ? Le milieu de la mafia ? ». Je vous passe les insultes de grosse tapette stupide qui ont suivi et je zappe direct sur l’explication : hors milieu pédé bien sûr, que je suis conne ! C’est là que je me suis demandé, mais qui sont c’est tapettes hors milieu ? Docteur Franky mène l’enquête.

Il ne m’était jamais venu à l’idée que certains pédés pouvaient trouver la compagnie d’autres congénères de leur espèce plutôt chiante. Soyons réaliste, un pédé qui n’écume pas les bars, qui ne connaît pas les dernières boites à la mode et qui s’habille chez Auchan, n’est pas un pédé digne de ce nom. Pour moi, une tapette qui drague sur Minitel, qui n’est pas out à son boulot et qui ne traîne que dans les bars hétéros, j’appelle ça une honteuse !

Une grande distinction est néanmoins à faire : le pédé hors milieu est totalement différent du pédé hors ghetto. Vous allez me dire, le Franky il joue avec les mots. Pas du tout ! Le pédé hors ghetto peut se venter d’avoir une vie sociale qui dépasse les limites de son quartier homo. Non seulement il connaît tous les endroits gays, mais comme il assume pleinement son identité sexuelle, il n’a pas besoin de s’y réfugier pour s’épanouir dans la vie. Son carnet d’adresse est bien équilibré : 50% hétéro, 50% homo. Et bien sûr sa vie ne se résume pas à lire Têtu dans les chiottes (bien que cela soit parfois le meilleur endroit pour le lire !). La honteuse, pardon, le hors milieu, lui au contraire, critique les tapettes devant tous ses amis hétéros et n’a qu’un seul but : se fondre dans la masse pour éviter que l’on devine ses préférences sexuelles. Il trouve les bars pédés plein de folles hystériques et refuse de mettre un panta-court même si c’est la mode cet été. Bien sûr, ses plans dragues sont limités et le Dieu Minitel est son sauveur. Pour lui, être homosexuel (attention, pas Pédé ou gay, non c’est pas pareil, tout est dans la nuance !), revient à se faire défoncer la rondelle par quelque mec lourdeau, dérangé ou encore marié. Pas de souci à mettre en place une relation.

Car il est là le problème : vivre hors milieu, c’est aussi refuser la réflexion de la multiplicité de notre identité sexuelle (Dites donc, j’en fais des phrases savantes moi aujourd’hui. Je vais peut être aller travailler pour Psychologie magazine.). Avouez le , si vous êtes hors milieu, c’est que vous dénigrez votre sexualité. Vous refusez l’image que nous autres pédés renvoyons de vous même.

Qu’y a-t-il de mal, sans vivre une vie 100% homo, à écouter du Dalida, à bouffer dans un resto pédé même si on y mange toujours mal et à danser avec 1000 autres mecs à moitié à poil ? C’est pas en draguant sur Minitel et en passant vos soirées dans les backrooms les plus sordides que vous allez mieux vivre ce que vous êtes. Et de toute façon, si vous n’êtes pas prisonnier du milieu, c’est encore pire car vous êtes prisonnier de votre pulsion sexuelle.

Bon allez, j’arrête de vous gonfler avec mes considérations post-Freudiennes et je vous jette à la gueule mon conseil de la quinzaine : assumez, espèce de honteuses !!!




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