La donne a quelque peu changé à Paris depuis deux mois avec l’arrivée à l’Hotel de Ville d’un maire Pédé. Mais il ne faut pas non plus s’emballer. Ce n’est pas pour ça qu’on verra une manif arriver Place de la Concorde, ni l’apparition de backrooms pour lesbiennes. Parce que d’une part Bertrand Delanoe n’est pas décisionnaire et d’autre part parce que la communauté Gay et Lesbienne n’est plus si forte que ça. A l’heure où les mots d’ordre sont au droit à la différence et à l’homoparentalité, le côté festif et culturel de l’homosexualité tend à s’affaiblir.
Sans vouloir jouer les vielles de la vielle, je me souviens des années de folie entre 85 et 95, là où il existait une notion de la fête, de la nuit, et de la communauté. Il y’en avait pour tous les goûts. Les filles n’étaient pas encore tatouées et percées et la Techno ne nous cassait pas constamment les oreilles. Les Pride étaient à la fois festives et politiques. La première Gay Pride a eu lieu en 1977. Et oui, certaines qui défileront cette année n’étaient même pas nées ! Depuis on a vu la naissance (1979) et la mort du magazine Gai Pied, en 1981 l’arrivée du Sida et la création de Radio FG (en son temps radio gay !), en 1982 la dépénalisation de l’homosexualité, , en 1999 le PaCS est voté. Mais il ne faut pas oublier que c’est seulement en 1993 que l’OMS (Organisation Mondial de la Santé) raye l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Oui je suis passée du statut de Lesbienne tarée à Gouine invisible en quelques années. Demain je serai là, non pas pour réclamer quelque chose mais parce que je suis fière d’être ce que je suis et je le revendique tellement haut et fort que quelques fois ça casse les oreilles à certains.
On est fières, on est belles, on est LESBIENNES !
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