Tout au long du cortège, ils ont été des centaines à venir lui serrer la main, n’hésitant pas au passage à se frotter au service d’ordre qui escortait la tête de cette marche. Bertrand Delanoë s’y est plié de bonne grâce, visiblement heureux et ému de participer à la Gay Pride en tant que premier magistrat de Paris.
Avant lui, aucun Maire de la capitale de la France n’avait daigné s’y rendre. Même si Bertrand Delanoë se veut légitimement « le Maire de tous les Parisiens », le moment était magique. Historique.
»Avant d’être maire, je venais à la Gay Pride. C’est la septième année que je suis là. Il se trouve que je suis aujourd’hui maire de Paris. Moi, je n’ai pas changé, mais le fait que les Parisiens aient choisi un projet démocratique qui leur plaît, quelle que soit l’identité de celui qui le porte, représente un geste fort de tolérance », a-t-il confié.
La Lesbian and Gay Pride d’Ile-de-France dont CitéGay est l’un des partenaires, avait placé cette marche 2001 sous le signe du combat contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie. La France ne s’est toujours pas dotée d’un arsenal judiciaire capable de sanctionner ceux qui se livrent à ces discriminations contre l’identité sexuelle. SOS Homophobie a d’ailleurs lancé une pétition pour que le Gouvernement presse le mouvement.
« Les discriminations homophobes sont intolérables, elles sont une atteinte à la dignité et à la liberté des personnes qui en sont victimes, mais aussi à la civilisation », a déclaré sur France-Info Bertrand Delanoë, premier maire gay de Paris. « Qu’il s’agisse de discriminations raciales, de discriminations sociales, de discriminations liées à la nature, je ne les accepte pas ! », a-t-il déclaré.
Samedi, plus d’un demi-million de personnes, « homos et hétéros » comme le souhaitaient tant les organisateurs, sont descendues dans la rue pour dire aussi qu’il est temps que le berceau des Droits de l’Homme, considère enfin l’homophobie « comme une infamie ».
D’autres chantiers ne doivent cependant pas être oubliés comme le PaCs qui mérite toujours quelques réglages juridiques et fiscaux. « Côte à côte, homos et hétéros ont appelés par une fréquentation record à faire reculer les discriminations, au bénéfice de toute la société », estime la LGP Ile-de-France.
Lire aussi le reportage de CitéGay sur la Gay Pride 2001.