Le barebacking (« chevauchée à cru ») est né il y a quelques années dans la communauté gay américaine et se propage rapidement en Europe. Il désigne le culte des rapports non protégés, le « no capote ». Il inclut également le culte du sperme et les rapports sexuels impersonnels avec des partenaires maultiples, dans les backrooms par exemple. Pour les barebakers, les capotes empêcheraient de bander. Elles seraient un indice de honte de soi et de haine du sexe. Ce mouvement correspondrait également au « ras-le-bol » du safe sex après vingt ans d’épidémie du sida. Il est condamné par les associations officielles, telle Act up, qui lui vouent une haine tenace, refusant tout dialogue avec ses adeptes, en les diabolisant et en les montrant du doigt. Il est vrai que cette pratique, en attirant des séronégatifs, constitue un réel danger pour la communauté gay. Mais taire ou feindre d’ignorer le barebacking n’évitera pas la réalité de cette pratique qui se développe.
Serial Fucker est un livre obsédant, fort et dérangeant, qui interroge. Que sont la vie, l’amour, la mort et le respect de l’autre dans une société individualiste en quête, au mieux, d’une nouvelle éthique, au pire, du néant ? Un roman à la construction suprenante et au style original. Une succession de paragraphes courts, disjoints dans le temps et l’espace, à l’image de notre époque destructurée. Une alternance de vécus directs et indirects, d’extraits de documents, de récits, de dialogues, de réflexions, de commentaires. Un grand rythme mêlant journal des années bareback et livre de journaliste sur l’un des phénomènes marquants de ce début de siècle.
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