Suite à la réquisition du Parquet, il ne s’agit pas vraiment d’une surprise, Azedine Berkane a été déclaré pénalement irresponsable du fait d’une abolition totale du discernement. Pour autant, l’agresseur du Maire de Paris ne retrouve pas la liberté, il a été placé d’office en unité de soins psychiatriques.
Si cette disposition pénale est souvent décriée par les victimes qui se sentent flouées par l’absence d’un procès, elle est néanmoins utile et juste en démocratie. Le Garde des Sceaux se penche actuellement sur un projet de réforme qui viserait à ce que cette irresponsabilité soit déclarée dorénavant à la suite d’un jugement rendu par une formation collégiale, juges – psychiatres, cela revenant à juger des malades mentaux. Ce projet suscite les inquiétudes des juristes et magistrats.
Une nuance toutefois : si le droit pénal a été correctement appliqué en l’espèce les statistiques actuelles montrent que l’irresponsabilité pénale, du fait de troubles psychiatriques graves, n’est quasiment plus prononcée. Aussi, et alors que la population carcérale n’a jamais été aussi importante dans notre pays, les observateurs estiment qu’il n’y a jamais eu autant de personnes souffrants de problèmes psychiatriques dans nos établissements pénitenciers alors que, par ailleurs, le nombre de lit en hôpitaux psychiatriques n’a jamais été aussi faible.