Après les convocations judiciaires qui arrivent trop tard, les plaintes peuvent aussi s’avérer irrecevables… En l’espace de 48h, la lutte contre les discriminations s’est cassée les dents face à une justice pointilleuse : mardi, devant le Tribunal correctionnel de Paris, le Syndicat Nationale des Entreprises Gay (SNEG) a perdu son procès intenté contre le député Joël Sarlot (Droite).
Celui-ci s’était attiré les foudres de la communauté gay en s’indignant dans un courrier adressé à Michèle Demessine, secrétaire d’État au tourisme, qu’une plaquette touristique, « Gay Friendly France », ait été diffusée par le bureau de tourisme français aux Etats-Unis.
Les juges parisiens ont tranché le débat en estimant que le SNEG « n’était pas habilité dans ses statuts à mener un combat contre les discriminations sexuelles »… Dixit. Joel Sarlot reprochait à cette brochure de présenter
l’homosexualité comme une norme en France. « Je ne suis pas sûr que cet axe de promotion contribue à donner une bonne image de notre pays à l’étranger » avait même ajouter, sans rire, le sieur Sarlot.
Pour le SNEG, ces propos « visent à entraver l’exercice normal de l’activité du tourisme en France d’entreprises commerciales gays qui ont choisi de cibler plus particulièrement la clientèle des homosexuels qui vivent dans notre pays ou à l’étranger ». Le syndicat gay a tenté de plaider que le courrier de Joel Sarlot « tentait d’instaurer une distinction entre les personnes physiques en raison de leurs moeurs ou de leurs préférences sexuelles. C’est donc une incitation à la discrimination, réprimée par l’article 225 du code pénal ».
Le substitut du procureur avait lui même reconnu que les propos de Joel Sarlot « suintaient l’homophobie ». Le tribunal a décidé une « irrecevabilité » sans avoir ainsi à juger. Pour obtenir justice, prière d’être une victime « habilitée » à se plaindre…
