Parents homosexuels = enfants normaux

Le Monde publie dans son édition datée du 28 octobre les résultats de la première enquête scientifique concernant les éventuelles conséquences sur le développement d’un enfant élevé par un couple homosexuel. Sans surprise, sauf pour les homophobes patentés, les enfants concernés sont parfaitement normaux et tout aussi équilibrés que ceux élevés par des parents hétérosexuels.
Selon le docteur Nadaud qui a fait de cette étude son sujet de thèse, «l´homoparentalité ne semble pas constituer, en soi, un facteur de risque pour les enfants ». Le pedopsychiatre explique qu’il était très étonné que « n´importe qui dise n´importe quoi » dans ce domaine.
« Nous avons abordé ce sujet encore tabou en France comme des explorateurs, en dehors de tout a priori scientifique, social ou culturel, avec la plus grande rigueur méthodologique possible », a précisé au Monde le professeur Manuel Bouvard, professeur de psychiatrie au CHU de Bordeaux, directeur de la thèse qui porte sur cinquante-huit enfants de quatre à seize ans.
Trente-cinq filles et vingt-trois garçons sont nés dans un contexte hétérosexuel pour 59 % d´entre eux, ont été conçus le plus souvent (64 %) dans le cadre d´un rapport sexuel, mais aussi à la suite d´une insémination artificielle (22 % des cas), ou après recours à une mère porteuse (2 %). Enfin, ils ont été adoptés pour 12 % d´entre eux. Leur parent légal (une femme dans 80 % des cas) vit le plus souvent en couple avec un partenaire, depuis sept ans en moyenne.
Des questionnaires ont été soumis anonymement aux parents. Pour être inclus dans l´étude, le père ou la mère homosexuel devait se définir lui-même comme homosexuel, avoir la garde légale de l´enfant et vivre la plupart du temps avec lui.
« Plutôt que l´homoparentalité en elle-même, il semble que ce soient ses répercussions sociales, et une éventuelle rupture familiale, qui posent problème », estime dans ses conclusions le docteur Nadaud qui n’a trouvé aucune différence significative entre les enfants ayant une référence à un couple parental où les deux sexes sont représentés, ceux élevés en « coparentalité » par une lesbienne et un homosexuel ou encore les enfants élevés par deux femmes ou deux hommes…
Voila de quoi apporter de l’eau au moulin des associations gays, comme l’Association des Parents Gays et Lesbiens, qui militent pour que l’adoption soit enfin ouverte aux homos. L’APGL vient d’ailleurs très officiellement de demander à la puissante Union des Associations Familiales, de l’intégrer dans ses rangs.
L’étude du Dr Stéphane Nadaud ne pouvait pas mieux tomber. Le combat est cependant loin d’être gagné : 253 parlementaires et plus de 60.000 particuliers ont signé la pétition anti-adoption de Renaud Muselier. Ce dernier est, parait-il, le premier surpris du succès de sa proposition contre les parents gays.