Le gouvernement a présenté récemment un « projet de loi relatif à la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe ».
Ce projet, qui prend enfin en compte une exigence forte portée par les mouvements féministes et des mouvements LGBT (lesbiens, gais, bi et trans) depuis de nombreuses années, de voir punis à égalité tous les propos discriminatoire, ne peut qu’être accueilli favorablement.
Cependant, à la lecture du texte, on s’aperçoit très vite qu’il ne tient pas toutes ses promesses. En effet, pour ce qui touche aux discriminations sexistes, seules les provocations à la discrimination, à la haine ou à la violence seront pénalisées. La diffamation comme l’injure ne seront quant à elles punies que si elles se réfèrent à l’orientation sexuelle. Pour ce qui la concerne, la transphobie n’est même pas évoquée.
Une telle hiérarchie entre sexisme et homophobie aurait pour effet de diviser des mouvements qui, depuis très longtemps, combattent ensemble des discriminations qui ont une origine commune, l’assignation de rôles sociaux aux genres masculins et féminins, assignation destinée à conforter une organisation patriarcale oppressive de la société. Aucun de ces mouvements ne peut accepter que les discriminations qui les frappent puissent être instrumentalisées les unes contre les autres et c’est ensemble qu’ils demandent que le projet de loi prenne pleinement en compte le sexisme, ainsi que les discriminations transphobes.
C’est ensemble qu’ils oeuvreront en ce sens.
Signataires :
Association des Parents et futurs parents Gais et Lesbiens, Autre Cercle, Couleurs Gaies, FERC-CGT, FIDL, FSU, Interassociative Lesbienne, Gaie, Bi et Trans, Randos Ile de France, SGEN-CFDT, UNEF, UNSA Education