L’Amérique ne s’est pas réveillée et le reste de la planète risque de mal dormir pendant 4 ans encore. Il est toujours délicat de commenter un fait de politique intérieur d’un pays tiers. Toutefois, quand il s’agit de l’élection présidentielle de la première puissance du globe, il est difficile de faire l’impasse, le choix de l’homme le plus puissant de la planète ayant des répercutions pour tous.
A l’heure actuelle (8h30 heure de Paris), Bush est donné comme favori, il ne lui resterait plus que quelques grands électeurs à recueillir et il peut compter sur un congrès de nouveau majoritairement républicain. Toutefois, le même scénario que celui de la Floride il y a 4 ans pourrait se reproduire dans l’Ohio, le score étant très réduit entre les deux camps.
La journée électorale US avait pourtant bien démarrée pour les Démocrates, les sondages en sortie des urnes et le taux de participation record laissait présager un fort courant pro Kerry. Il n’en est rien !
Ne rêvons pas, W. ne gouvernera pas au centre et continuera à flirter à la droite de son camp. Le programme est connu quant à lui : l’unilatéralisme US au sein de la communauté internationale perdurera, le rôle de l’ONU sera méprisé, le Pétrole irakien sera sous contrôle US s’ils arrivent encore à occuper le pays, les pourparlers entre Israël et l’Autorité Palestinienne seront au point mort, les deux point précédents ne présageant rien de bon pour la stabilité de la région au passage, le contrôle des armes sera un mythe, le capitalisme flamboyant laissera sur le carreau les pauvres, les emplois à faible valeur ajoutée, de nouveau des millions d’américains n’auront pas de couverture sociale, il fera passer un amendement constitutionnel fédéral visant à interdire les mariages entre personnes de même sexe, il nommera des juges à la Cour suprême qui permettront de revenir sur la légalisation de l’avortement, les crédits gouvernementaux pour la prévention du Sida iront aux programmes prônant l’abstinence etc etc.
Au final, le peuple américain aura le Président qu’il aura voulu. Mais c’est la communauté internationale dans son ensemble qui en paiera le prix.