En nommant Alberto Gonzales comme successeur désigné de John Ashcroft au poste d’Attorney General (NDLR : l’équivalent de notre ministre de la Justice), George Bush se met à dos une nouvelle fois la communauté LGBT d’outre atlantique. Le candidat Gonzales, qui doit subir avant d’entrer en fonction le joug des questions des parlementaires pour être investi, est considéré comme la cheville ouvrière de l’administration Bush dans ses tentatives visant à interdire les mariages de couples de même sexe et l’extension des droits octroyés aux couples LGBT.
Les auditions sénatoriales commencent aujourd’hui et les démocrates comptent bien demander à Alberto Gonzales, avocat de formation, de clarifier sa position et son rôle dans la rédaction de l’amendement visant à interdire les mariages entre personnes de même sexe voir les contrats civils d’union. Les associations LGBT américaines voient en Alberto Gonzales le rédacteur d’un projet de loi qui permettrait à des groupes religieux d’éviter les lois locales qui empêchent la discrimination des gays et lesbiennes dans le cadre professionnel.
Alberto Gonzales occupait déjà des fonctions clés quand George Bush était Gouverneur du Texas. Considéré comme à l’origine de la politique judiciaire appliquée après le 11 septembre à l’encontre des terroristes et supposés tels, il devra également s’expliquer sur la politique d’interrogatoires musclés menée à Guantanamo et sur le refus de l’administration Bush à ce que les règles élémentaires du droit de la guerre, des droits de la défense et des droits de l’homme soient appliquées aux prisonniers accusés d’actes de terrorisme.
Bush avait confié à John Ashcroft le soin de mener la lutte contre le mariage Gay et à empêcher les décisions frondeuses des tribunaux qui ouvraient progressivement le droit au mariage civil pour les couples de même sexe. Alberto Gonzales ne fera pas mieux.