Aspen Pharmacare, compagnie pharmaceutique sud-africaine, a annoncé la mise en production pour le printemps d’une version générique d’un cocktail antirétroviral. Cela devrait permettre détendre la prise en charge thérapeutique quasi inexistante de 13 pays africains.
La Food and Drug Administration américaine a donné son feu vert à une telle production. L’on connaît le lobbying et l’attitude criminelle de firmes pharmaceutiques et de pays prompts à sauvegarder leurs intérêts commerciaux à coup de brevets et procédures judiciaires. Espérons que cette décision marquera la généralisation pour les pays du tiers monde de programme thérapeutiques à destination de leurs populations. Toutefois se cache également derrière cette annonce un prise en main politique des Etats-Unis, ce choix intervenant dans le cadre du plan Bush contre le Sida que certains jugent mis en place pour évincer le programme de l’OMS et viserait à sauvegarder au mieux les intérêts des firmes pharmaceutiques occidentales.
L’Afrique sub-saharienne est la région du monde la plus touchée par le virus du sida. Des représentants de l’ONU ont déclaré au Forum mondial de Davos en Suisse, mercredi, que le nombre de personnes sous traitement anti-HIV dans les pays du Sud avait doublé l’année dernière, mais ils ont ajouté qu’il y avait encore beaucoup à faire pour que soit atteint fin 2005 le nombre de 3 millions de patients traités. Le programme « 3X5 » de l’OMS est loin d’être financé et le défaut de financement des pays riches pourrait conduire à son abandon.
Nelson Mandela, père de la nation sud africaine, a brisé un tabou en ce début d’année en déclarant que son propre fils venait de décéder des suites du Sida. L’ancien président sud africain a fait de la lutte contre la pandémie sa nouvelle croisade. Le Sida demeure un tabou extrêmement fort en Afrique alors que le continent subit la pandémie comme aucun autre. L’Afrique du Sud compte à elle seule 5 millions de séropositifs.
Thabo Mbeki, successeur de Mandela au fauteuil de la présidence, a longtemps nié le lien entre VIH et sida, déclarant au Washington Post qu’il ne connaissait aucune personne autour de lui qui soit morte du sida. Mandela avait pris à parti sans réserves Mbeki, déclarant que le gouvernement devait distribuer des antirétroviraux. Le ministre de la santé, après avoir préconisé l’aïl et l’huile d’olive comme thérapeutique (SIC) a annoncé la mise en place d’un programme en ce sens.
Le chemin est encore long.